Les entreprises françaises sont très intéressées par la reprise d'entreprises nationales. C'est une première pour le Mouvement des entreprises de France (Medef), principale organisation patronale française, à propos de la séance de présentation d'une cinquantaine d'entreprises algériennes privatisables aux opérateurs français appelée road-show qui s'est tenue mardi dernier à Paris. “Il n'y a pas eu de rencontre pareille où les entrepreneurs français sont mis directement en contact avec les entreprises privatisables”, indique une source sûre qui a contribué à la réussite de la manifestation. Le ministre de la Participation et de la Promotion de l'investissement, M. Temmar qui conduisait la délégation algérienne était accompagné de 15 présidents de SGP qui ont présenté chacun 4 à 5 entreprises. La rencontre était organisée autour d'ateliers sectoriels au cours desquels étaient exposées les données des sociétés privatisables. Le climat des affaires n'était pas au cœur du “conclave”. La rencontre était beaucoup plus centrée sur le mode opératoire des privatisations en Algérie (la démarche, qui décide ?), objet des interrogations des opérateurs français. Ces derniers ont exprimé un vif intérêt pour les transferts de propriété en Algérie. En particulier, les secteurs de l'agroalimentaire, des télécommunications, des services, des matériaux de construction sont ciblés. France Telecom, BNP Paribas et Lafarge s'intéressent aux privatisations De façon plus précise, France Telecom s'intéresse à l'ouverture du capital d'Algérie Telecom, Société Générale et BNP Paribas à celle des banques CPA, BNA et BDL, Lafarge à celle des cimenteries. Une autre source sûre nous a indiqué que des opérateurs se sont félicités que l'Algérie réunisse aujourd'hui un plus large consensus sur les privatisations. La démarche actuelle en matière de transfert de propriété, semble “tenir la route”. Elle paraît plus convaincante. Le ministre de la Participation a évoqué le mécanisme de conversion de dette en investissements, comme moyen de financement de la reprise des entreprises algériennes. Cet instrument a également suscité un vif intérêt de la part d'opérateurs français. Conversion de la dette : la première tranche sur le point d'être épuisée Contrairement à une opinion répandue, la première tranche de 60 millions d'euros accordée par la France au titre de la conversion de la dette algérienne en investissement n'est pas totalement épuisée. “On attend les résultats d'un second appel d'offres pour le restant de la tranche lancé par le Trésor français. Société Générale et les fromageries Bel ont soumissionné dans le cadre de cette deuxième sélection. Le groupe Michelin avait remporté le premier appel d'offres. (Ce qui lui permet de financer l'extension des capacités de l'usine d'Alger grâce à ce mécanisme)”, indique la première source. Comme les résultats ne vont pas tarder, cette première opération de conversion de la dette est donc sur le point d'être épuisée. Une fois cette tranche consommée, sera réactivé le second montant d'environ 200 millions d'euros, au titre de la conversion de la dette en investissement, accordé lors de la visite de Nicolas Sarkozy à Alger. D'où l'intérêt d'une utilisation de ce mécanisme de réduction de la dette pour la reprise d'entreprises algériennes. Enfin, il ressort de cette rencontre que des road-shows similaires seront bientôt organisées dans les principales villes françaises, en vue de la privatisation rapide d'un plus grand nombre d'entreprises nationales. N. Ryad