Parrainée par le ministère de la Pêche et des Produits halieutiques et organisée par l'école sportive professionnelle des activités subaquatiques (Aquamar) basée à Palm Beach (commune de Zéralda, wilaya d'Alger), la deuxième édition des événements de sensibilisation aux pratiques de pêche, sous le thème "Pour une pêche responsable et un développement durable", s'est déroulée samedi 5 juin à l'INSPA (Institut national supérieur de la pêche et de l'aquaculture) d'Alger. Cet événement, rappelons-le, coïncide avec la double célébration de la 8e édition de l'opération "ports et barrages bleus" et de la Journée mondiale de l'environnement. Plusieurs communications suivies de débats ont été au menu de la matinée de cette journée, portant sur "la pêche traditionnelle : état des lieux", "les pratiques de pêche et ses conséquences sur l'environnement et la ressource halieutique" et "le mouillage écologique et son impact sur la préservation de l'environnement marin". Sur les objectifs assignés à cet événement, Akmoum Amar, directeur technique, président du club d'Aquamar et organisateur de l'événement, a soutenu que "nos actions menées conjointement avec les professionnels du secteur de la pêche s'inscrivent dans le cadre de la préservation de l'environnement marin. La situation actuelle est préoccupante et nous pousse à agir. Notre mission est d'éduquer et de sensibiliser, pas de pointer du doigt les pollueurs. À travers l'organisation de cette édition, nous tenons à sensibiliser les pêcheurs aux mauvaises pratiques qui doivent cesser. La ressource est en péril avec les pratiques actuelles." Pr Samir Grimess, enseignant chercheur à l'école supérieure des sciences de la mer et de l'aménagement du littoral, présent à cet événement, pense que la prochaine décennie sera consacrée à la restauration de la biodiversité et des écosystèmes dégradés. D'ailleurs, a-t-il dit, c'est le thème arrêté cette année par les Nations unies pour la célébration de la Journée mondiale de l'environnement. "Il n'échappe à personne que la pêche est un segment de cette biodiversité et qu'un rapport récent de la FAO souligne que 70% des stocks de pêche en Méditerranée sont, soit en situation de surexploitation, soit à la limite du seuil d'exploitation", a-t-il mentionné, avant d'ajouter : "En d'autres termes, les pratiques de pêche et la qualité de l'environnement marin sont en train de compromettre les stocks de pêche pour les générations futures, c'est pour cela qu'un nouveau modèle de pêche doit être initié rapidement." Tout en recommandant d'œuvrer pour la durabilité des ressources de la pêche et de combattre toutes les formes de pêche illicite, cet enseignant chercheur a également appelé à l'amélioration du niveau de sensibilisation de l'ensemble des intervenants du secteur de la pêche, y compris les scientifiques, et à ne pas focaliser uniquement sur les pêcheurs. "Il faudrait que l'arsenal juridique mis en place par le législateur algérien puisse intervenir efficacement", a-t-il insisté. Cet expert a aussi mis l'accent sur la nécessité de former les pêcheurs et les outiller pour aller vers de nouvelles zones de pêche. "90% de la production proviennent des zones côtières, ce qui crée une tension particulière sur les stocks de pêche", a-t-il affirmé, avant d'ajouter : "Les banques et les assurances doivent investir dans ce créneau et être un acteur de développement de la pêche par un accompagnement digne de ce nom." Se basant sur un rapport annuel de la commission générale des pêcheries de 2018 qui englobe tous les pays la Méditerranée, un enseignant chercheur, Rouidi Samir, a indiqué que l'Algérie a été classée en 3e position en termes de production halieutique, derrière la Turquie et l'Italie, avec une production de pêche de 110 000 t.