Un ancien membre de l'AIS, armé d'un pistolet automatique, est allé “signifier” aux responsables du CEM de Nacéria son refus de s'acquitter des frais de l'assurance scolaire de son fils. Le collectif des enseignants et le personnel administratif des deux CEM de Nacéria, situés en plein centre-ville de Béjaïa, ont observé, hier, une journée de grève en signe de protestation contre l'agression dont a fait l'objet l'un de ces établissements scolaires, dans la matinée de samedi dernier, lorsqu'un repenti islamiste fit une intrusion dans le bureau du directeur pour semer la terreur. Selon les témoignages de M. Amzal, directeur du CEM Belkacem-Meziani (ex-Nacéria) qui s'est présenté, hier, à notre bureau pour nous faire part de ce qu'il qualifie de “précédent grave”, c'est vers les coups de 9h15 que le dénommé Hamadache Mohand-Arezki, un ancien membre de l'AIS qui avait quitté les maquis islamistes pour bénéficier de la grâce amnistiante initiée par le président Bouteflika, a fait irruption dans les locaux de la direction de cet établissement, proférant des menaces contre ses responsables. “Je vais égorger ces soi-disant responsables qui exigent encore de mon fils de l'argent...”, s'écriait-il d'un ton menaçant, pour signifier son refus de s'acquitter des frais de l'assurance scolaire pour son enfant, relate M. Amzal. Les agissements de ce repenti qui serait armé d'un pistolet-automatique n'ont pas manqué de traumatiser sérieusement la secrétaire de direction qui n'hésita pas à hurler sous l'effet de la panique. L'intervention de l'intendant et du directeur n'a fait qu'accentuer la fureur de l'assaillant qui refusait de quitter les lieux. Les deux responsables de l'établissement, qui voulaient faire déguerpir cet intrus, n'ont pas échappé aux griffes de celui-ci, puisqu'ils ont été passés à tabac à l'intérieur du siège de la direction de l'école. Il aura fallu que le chef de l'établissement alerte les services de police, qui interviendront immédiatement, pour que ce repenti en furie soit maîtrisé. Les deux responsables du CEM Nacéria ont décidé de déposer une plainte auprès du procureur de la République près le tribunal de Béjaïa, après avoir été auditionnés au même titre que l'agresseur, par les services de la 2e sûreté urbaine de police. Ils se disent déterminés à poursuivre ce “hors-la-loi” en justice pour violation de la franchise scolaire, coups et blessures volontaires, menace de mort et injures. En attendant la décision de justice, ce dangereux repenti continue de rôder “impunément” dans la ville de Béjaïa. La loi sur la paix et la réconciliation nationale oblige ! Kamel Ouhnia