Les fellahs n'ont pas les moyens matériels et financiers de faire face à cette nouvelle menace rongeant leur unique bien et ressource. Des centaines d'hectares de terres labourables sont envahis par les tamaris connus sous le nom de “tarfa”, ces arbustes à feuilles très réduites, à petites fleurs, groupées en inflorescence très fournies, ce qui crée une véritable menace contre le devenir de la céréaliculture de la wilaya de Batna. Le phénomène est observé au niveau des terres labourables de Lâarich, commune de Chemora, Djendli, El kouachia, de Boulhilet et bien d'autres régions de la wilaya de Batna. Cette réalité s'est encore accentuée davantage ces dernières années faute d'entretien de champs par les fellahs. Des parcelles énormes de terre labourable sont complètement envahies par les tamaris qui continuent à se répandre en proliférant et en causant de graves dégâts aux champs. Ces petits arbres commencent à réduire des surfaces de terres labourables et empêchent même les machines agricoles à pénétrer dans certains endroits. Ces terres, plus ou moins couvertes de “tarfa”, représentent le stade précurseur de la forêt. Une opération d'arrachage de ces arbustes est souhaitée par la majorité des agriculteurs de la région. Les fellahs nous rappellent que lors de la révolution agraire, les années 1970, l'état a entrepris une grande opération d'arrachage des tamaris. Depuis, aucune action n'a été entreprise et faute d'entretien des champs, les tamaris ont régénéré. À la question pourquoi les fellahs n'entreprennent pas l'opération d'arrachage des tamaris avec leurs propres moyens, un fellah d'El Kouachia nous confie : “L'opération d'arrachage des tamaris coûte très cher et les fellahs n'ont pas les moyens financiers et le matériel nécessaire pour entreprendre cette opération […] Le déracinement de ces petits arbres devraient être pratiqué profondément, sinon toute entreprise est inutile. Les tamaris régénéreront d'une manière plus étoffée.” L'envahissement des terres arables par les tamaris se poursuit et les agriculteurs s'en remettent à la providence. Belkacem B.