■ Le prix du Brent pourrait se situer autour de 70 dollars le baril en 2021, ce qui représente une progression de près de 60% par rapport à 2020 (42 dollars le baril), année atypique pénalisée par la Covid-19, estime l'IFP Energies nouvelles (Ifpen). Le prix du pétrole a connu une progression régulière au cours de l'année 2021, passant, pour le Brent, de 54 dollars le baril en janvier à 75 dollars le baril en juillet, avant de se replier légèrement à 71 dollars le baril en août. "La croissance cette année de la demande de produits pétroliers à hauteur de 5,9%, soit + 5,3 millions de barils par jour, selon l'Agence internationale de l'énergie, explique en grande partie cette progression", indique l'Institut de recherche français. Côté offre, deux facteurs ont favorisé la progression des prix du pétrole, relève-t-il. Elle résulte en premier lieu de la stagnation de la production américaine de pétrole et LGN (liquides de gaz naturel) en 2021, après une chute de 0,6 million de barils par jour en 2020. En second lieu, analyse l'Ifpen, le prix a été sous pression en raison de la gestion serrée de l'offre par l'Opep et ses alliés dont la Russie (Opep+), ce qui a permis de réduire les stocks pétroliers détenus en particulier par les pays occidentaux. "La production Opep totale (pétrole et LGN) ne devrait progresser que de 1 million de barils par jour en 2021, après une chute de 4 millions de barils par jour en 2020. L'Opep+ a géré avec prudence la hausse de la production en raison des incertitudes pesant sur la consommation de pétrole", fait remarquer l'institut de recherche français. Selon ce dernier, la demande de pétrole, la production américaine, la gestion de l'offre par l'Opep+ et l'embargo sur l'Iran seront encore déterminants en 2022 pour orienter le prix du pétrole. "Ils présentent chacun une part d'incertitude qui créera probablement de la volatilité pour les prix du pétrole", estime l'Ifpen. Après un gain de 5,3 millions de barils par jour en 2021, la demande mondiale de pétrole devrait augmenter de plus de 3 millions de barils par jour en 2022, d'après l'AIE. "Si cette prévision est confirmée, la demande mondiale retrouverait, à 99,5 millions de barils par jour, le niveau atteint en 2019. Elle serait toutefois inférieure à 3 millions de barils par rapport à ce que l'on pouvait anticiper avant la crise de 2020", indique l'institut de recherche. Cet écart, équivalent à la production des Emirats arabes unis, est de nature à contribuer à une certaine détente des prix du pétrole. "Sur la base du scénario central en termes de demande et d'offre non-Opep+, la production Opep+ pour équilibrer le marché devrait se situer autour de 51 millions de barils par jour", anticipe l'Ifpen. Pour ce dernier, globalement, en retenant les hypothèses centrales, une détente sur les prix du pétrole est envisageable en 2022. Les anticipations fournies par Reuters, fondées sur une enquête réalisée auprès de différents analystes, "mettent toutefois en évidence des scénarios relativement divergents", fait remarquer l'institut de recherche. Cette enquête montre que le prix du pétrole pourrait se situer entre 60 et 80 dollars le baril en 2022, contre environ 70 dollars le baril cette année.