Résumé : Houria n'accepte pas d'attendre. Le temps semble suspendu. Latéfa a perdu trop de temps. Aprèsl'avoir déposée à la maison, ils se rendent à la clinique privée. Le sénologue les reçoit et étudie à son tour le dossier de Latéfa. D'un commun accord, il décide de la programmer en fin de journée. Da Ali règle les frais d'hospitalisation, puis se rend à l'hôpital, pour récupérer les originaux du dossier médical, mais le professeur n'est pas là. Il est injoignable. -Je ne peux pas repartir sans. Il ne le dit pas à la secrétaire de son ami, mais le professeur a exigé les originaux. Même s'il a un aperçu du cas, il a besoin des clichés et des cd. Regardez dans son bureau. Je dois absolument les prendre pour un deuxième avis, finit-il par avouer. Je vous en prie. -Je suis désolée, je n'ai pas la clef, dit-elle avant de saisir son portable pour l'appeler une nouvelle fois, mais elle raccroche dès qu'elle entend la voix de l'opératrice. Allah ghaleb, vous voyez bien que son portable est soit hors champ, soit éteint. Puis, elle se mord la lèvre, se rappelant qu'il avait une réunion importante. -Il doit être au ministère. C'est le seul endroit où il éteint son portable. Je vais lui laisser des messages. Da Ali tente de le joindre, de son côté, mais il tombe sur la messagerie vocale. Il lui demande de le rappeler en urgence. Déçu, il retourne à sa voiture où Houria l'attendait. -Pas de chance, il n'est pas là. Et son portable est éteint. Je ne sais plus quoi faire. -Il va trouver une trace de tes appels. Rentrons à la maison. Nous devons convaincre Latéfa d'aller à cette clinique. Je ne serais pas tranquille tant qu'elle n'aura pas fait l'opération. J'espère que sa migraine sera passée et qu'elle ne fera pas sa tête de mule. Une fois de retour chez eux, ils sont surpris de découvrir que Latéfa était sortie. Sans son portable. -Elle était sensée se remettre de sa migraine et se reposer. Qu'est-ce qui lui a pris de sortir aujourd'hui ? La servante leur apprend que Tarek était passé la chercher. -Je crois qu'ils sont allés à la plage. -C'est tout ce qui manquait !, s'écrie Houria. Comment allons-nous faire maintenant ? -J'aurais bien appelé Tarek, mais comme nous n'avons pas le dossier, nous ne pouvons pas retourner à la clinique. Laissons-les passer du temps ensemble. Finalement, sa sortie tombe bien, elle ne nous verra pas stressés. Cela ne lui fera pas de mal de se détendre un peu. À des dizaines de kilomètres de là, loin du tumulte de la ville et de la tension qui règne à la maison, depuis qu'ils l'ont découverte souffrante de cette tumeur, Latéfa ne sent plus sa migraine. Elle a pris un calmant et de la vitamine C. Lorsque Tarek est passé prendre de ses nouvelles et qu'il lui a proposé cette sortie à la mer, elle s'est empressée de prendre son sac de plage, un chapeau et de le suivre. Elle ne le regrette pas. Installés sur la terrasse d'un salon familial qui donne sur la plage, ils s'oublient en regardant des enfants jouer au volley-ball. Le parasol les protège du soleil, mais il tape fort. Latéfa a son maillot de bain dans son sac. Elle a envie de se baigner, mais craint que la masse ne soit visible. - Alors comme ça, monsieur a pu prendre son après-midi, remarque-t-elle alors qu'il caressait sa main. -Je m'excuse pour hier, on a eu un souci au bureau, confie-t-il. On peut dire qu'on y a passé toute la nuit. Je n'ai pas eu le temps de t'appeler ni même de t'écrire. Je suis rentré pour me doucher et me changer. Je n'avais qu'une envie, être avec toi. Je n'aurais pas supporté que tu refuses mon invitation. -Tu es tout excusé, dit-elle, très émue. -Je suis parti au moment où tu m'apprenais que tu étais malade. C'était le pire moment... -Oui, mais il faut bien que tu travailles, dit-elle. Maintenant, nous sommes ensemble. Nous profitons autant que possible. Personne ne sait de quoi sera fait demain. -Inchallah khir, souhaite Tarek, rapprochant son siège du sien pour la serrer dans ses bras. J'ai déposé une demande de congé. Je veux t'accompagner à tes rendez-vous. Je veux être là pour te soutenir lorsque tu baisseras les bras. Latéfa est triste, plus qu'elle ne l'affiche. Elle a envie de pleurer. Elle repousse son bras et met un peu de distance entre eux. Elle bat des paupières pour refouler ses larmes. Elle regarde au loin et sourit en voyant des enfants construire un château de sable, leur mère les surveille de près. D'autres se baignent avec leurs enfants. Un jeune adolescent, marchand de beignets, s'arrête à la hauteur de ceux qui lézardent au soleil. Un autre jeune suit avec une grande théière... Des petites choses qui rendent heureux. Elle voudrait être comme eux, en bonne santé, insouciante et profiter de la vie. Mais tout a changé depuis pour elle. C'est dur à admettre. Même si Tarek et sa famille sont là pour elle, elle sent que tout lui échappe, elle n'a plus le contrôle sur sa vie.
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