Quatorze passeurs présumés, appartenant à des réseaux spécialisés dans l'organisation de traversées maritimes en direction de l'Europe, viennent d'être interpellés par les services de sécurité chargés de la lutte contre l'émigration clandestine à Oran. Trois réseaux comprenant 14 personnes de diverses nationalités, âgées entre 18 et 40 ans, ont ainsi été démantelés au cours de trois opérations distinctes, explique un communiqué de la sûreté de wilaya qui précise que les suspects s'apprêtaient à prendre la mer en direction de l'Espagne depuis les côtes d'Aïn Turck. Ces interventions ont permis la saisie de deux barques de 4,5 mètres, trois moteurs de hors-bord de 15, 90 et 100 chevaux et cinq jerricanes remplis d'essence. Les services de police ont également mis la main sur 1 470 euros, des fumigènes, des armes blanches et des téléphones portables. Les suspects, dont des repris de justice, doivent être présentés à la justice pour trafic illicite de migrants, mise en danger de la vie d'autrui et détention d'armes blanches, des charges qui peuvent entraîner des condamnations comprises entre trois et dix ans de prison, selon le code pénal algérien. En juillet dernier, les services de lutte contre l'émigration clandestine avaient annoncé le démantèlement d'une bande criminelle présumée spécialisée dans la fabrication d'embarcations et l'organisation de traversées clandestines. Parallèlement à l'interpellation de trois suspects, la perquisition d'un atelier, situé dans une exploitation à l'est d'Oran, a conduit à la saisie d'un important équipement de navigation dont 15 embarcations, 16 moteurs de 85 et 150 chevaux . En 2020, quelque 190 tentatives d'émigration clandestine par mer ont été mises en échec, selon un bilan d'activité rendu public en début d'année par l'Inspection régionale de la police de l'Ouest. Près d'un millier de personnes, dont 54 femmes, 48 mineurs et 180 étrangers originaires de pays arabes ou subsahariens, ont été arrêtées et présentées à la justice.