■ Le Parlement libyen a voté hier une motion de censure contre le gouvernement de transition du Premier ministre Abdelhamid Dbeïbah, à trois mois d'un double scrutin crucial censé sortir le pays d'une décennie de chaos. Cette motion a été votée par 89 députés sur les 113 présents, a précisé le porte-parole du Parlement basé à Tobrouk (Est), moins de deux semaines après la ratification d'une loi électorale controversée ayant provoqué une montée des tensions entre les camps rivaux dans le pays. Le vote a eu lieu lors d'une séance à huis clos en présence du président du Parlement Aguila Saleh, un cacique de l'Est libyen et un allié du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de la Cyrénaïque. Le Haut-Conseil d'Etat libyen (HCE), instance faisant office de Sénat basée à Tripoli (Ouest), a rapidement réagi, déclarant son "rejet de la procédure", considérant cette démarche comme "nulle" et "en violation de la Déclaration constitutionnelle et de l'accord politique" de 2015. La Libye tente de s'extraire d'une décennie de violences depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, un chaos marqué ces dernières années par l'existence de pouvoirs rivaux dans l'Est et l'Ouest. Après la fin des combats à l'été 2020, un gouvernement unifié et transitoire dirigé par l'homme d'affaires Abdelhamid Dbeïbah a été formé en mars, sous l'égide de l'ONU, pour mener la transition d'ici aux élections législatives et présidentielle prévues le 24 décembre.