Les parents d'élèves n'en finissent pas avec les tracasseries de la rentrée scolaire depuis que la décision de ne plus confier la distribution des manuels scolaires aux directeurs d'école a été prise. Agglutinés dans la cour du Centre de distribution et de documentation pédagogique (CDDP) situé au centre-ville de Médéa, sans aucune forme de respect des mesures de prévention contre la Covid, les parents d'élèves, venus de partout, attendent dans de longues chaînes depuis le matin pour l'achat des livres exigés pour chaque classe et chaque cycle d'enseignement. Le calvaire des parents d'élèves dans leur recherche de livres pour leurs enfants s'est encore accentué à la suite de la décision des librairies désignées pour la vente du manuel scolaire de ne pas participer à l'opération de vente pour des motivations liées à la marge bénéficiaire qui leur a été accordée qu'ils ont jugée dérisoire. C'est le parcours du combattant pour acquérir les livres au niveau du CDDP de Médéa, selon l'avis de cette mère dont l'enfant entre en 1re année primaire et qui se voit contrainte de faire la chaîne et d'attendre son tour pendant plus de 2 heures. "C'était plus facile avant quand les livres étaient vendus dans les établissements scolaires. Cette année, le livre n'est pas disponible au niveau des points de vente agréés", assure-t-elle. "Ce n'est pas normal, tu viens de loin pour faire la chaîne jusqu'au soir pour acheter le livre dont tu as besoin. Un seul point de vente dans toute la wilaya, c'est de l'inconscience des responsables qui nous font perdre notre temps et notre travail !", peste un homme habitant loin du chef-lieu. Le problème des dépenses de la rentrée supporté par les familles est encore alourdi par les changements de programmes, ils se voient obligés d'acheter de nouveaux manuels à chaque rentrée, reprendra cette femme qui se lamente des charges de la rentrée "ayant 7 enfants scolarisés et pour lesquels il faut à chaque fois acheter de nouveaux livres qui font peser le poids des frais sur des revenus des ménages en diminution continue. La cause de ce dysfonctionnement de la distribution du manuel scolaire fait suite au refus des directeurs d'établissement d'assurer la vente des livres parce que, selon ce directeur de CEM : "J'ai vendu les livres au niveau de ma structure depuis 2009 sans aucun problème. Cette année, les directeurs refusent d'assurer l'opération de vente du livre. Et pour cause, la responsabilité de la vente incombe au chef d'établissement, une charge en plus et sans contrepartie, une charge en plus qui s'ajoute à ses autres activités administratives, pédagogiques, éducatives, la prime de scolarité, la rentrée scolaire...", indique-t-il. "Car, en fin de compte, le chef de l'établissement se retrouve souvent en fin d'opération déficitaire parce que des manques de livres surviennent et qu'il doit payer de sa poche. Il vend pour le compte du CDDP, mais sans aucun avantage ou prime forfaitaire", dira le directeur du CEM interrogé.