L'appel à une grève de deux jours, lancé par le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), a été suivi de façon mitigée, hier, au premier jour du mouvement de protestation, à travers le pays. Si dans certaines wilayas, le mot d'ordre a été massivement suivi, comme c'est le cas à Boumerdès et à Tizi Ouzou, dans d'autres régions du pays, le suivi a été plutôt mitigé. Ainsi, à Boumerdès, la plupart des établissements scolaires de la wilaya, notamment les lycées et les collèges, ont été paralysés par ce vaste mouvement de contestation. Selon Rabah Mammeri, coordinateur de wilaya du Cnapeste, le taux de suivi au niveau des établissements de l'enseignement secondaire a été de 78%. Il a également atteint un taux de 72% au niveau des établissements d'enseignement moyen, alors qu'il a atteint un taux de 30% au niveau du premier palier de l'enseignement, en l'occurrence le primaire. Le même responsable syndical a précisé que des assemblées générales ont été tenues dans chaque établissement, et ce, durant le premier jour de la grève, pour débattre du procès-verbal de la réunion de négociations tenue le 24 octobre dernier entre le Cnapeste et le ministère de l'Education. Il a été question des réponses de la tutelle aux différents points contenus dans la plateforme de revendications transmises par cette organisation syndicale. Notons, enfin, que toutes nos tentatives de joindre le directeur de l'éducation de Boumerdès, pour faire un point de la situation sur ce mouvement de grève au niveau de la wilaya et avoir les taux de suivi établis par les services de la Direction de l'éducation, ont été vaines. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, le taux de suivi de la grève a été hier de 80%, selon le coordinateur de wilaya du Cnapeste, Mohamed Rab, qui explique que ce débrayage entre dans le cadre d'un mouvement de protestation de deux jours, décidé par le bureau national. À cette occasion, notre interlocuteur a expliqué que ce premier jour de grève a été une opportunité pour le bureau de wilaya de participer au vote des commissions paritaires. "Seulement, les listes transmises aux établissements par la Direction de l'éducation sont incomplètes. Des noms manquent", a-t-il déploré, ajoutant que cela vise à brouiller l'opération. "Nous avons enregistré des anomalies et nous allons prendre les dispositions nécessaires pour dénoncer ces pratiques", a-t-il affirmé. Contrairement aux deux wilayas citées précédemment, le débrayage du Cnapeste a été peu suivi. Au moment où la cellule de communication avance que sur les 4 529 professeurs du secondaire enseignant dans les 105 lycées de la wilaya, seulement 229 ont suivi le mot d'ordre, soit un taux de 5,05%, le syndicat indique, lui, que 25,35% des enseignants affiliés au syndicat ont débrayé. "Sur les 1 400 professeurs affiliés à notre syndicat, nous avons enregistré un taux de 25,35% des professeurs qui ont travaillé hier matin. Dans certains lycées dont le lycée d'El-Taya, celui d'El-Mahdia et celui Tizi N'Bechar, ainsi que le lycée Bélilita d'Aïn Oulmène, nous avons enregistré un taux de 100%. Pour le moyen, nous avons atteint un taux de 10%. Pour le primaire, nous n'avons pas encore collecté tous les chiffres relatifs au suivi du débrayage", nous a affirmé Hocine Messaï, membre du bureau de wilaya du Cnapeste. De son côté, le chargé de la cellule de communication de la Direction de l'éducation de la wilaya a détaillé : "Sur les 21 736 professeurs des trois cycles enseignant dans les 1 233 établissements scolaires que compte la wilaya de Sétif, nous avons enregistré un taux de suivi qui n'a pas dépassé 1,05%", a indiqué Imed Sellami, chargé de la communication à la Direction de l'éducation de la wilaya de Sétif. À Sidi Bel-Abbès également, le mot d'ordre de grève du Cnapeste n'a pas été bien suivi. À travers les 162 établissements du moyen et du secondaire, le président du bureau de wilaya du Cnapeste, Aïssa Belouafi, joint par nos soins au téléphone, estime le taux de suivi à 30% pour les deux paliers. Cela au moment où le directeur de l'éducation, Kamel Ouled Aïd, affirme qu'il n'a pas dépassé 0,52%. À Biskra, le débrayage de deux jours, renouvelable chaque semaine, auquel le Cnapeste a appelé, n'a eu qu'un faible écho, par rapport aux années passées, où ce syndicat, présent quasiment dans tous les lycées de la wilaya, dont le nombre avoisine les 60, paralysait le secteur de l'éducation au moindre appel à une action de protestation. Selon plusieurs sources locales, le bureau de wilaya du Cnapeste compris, "le taux d'adhésion à la grève entamée aujourd'hui oscille entre 30 et 90% concernant l'enseignement secondaire", où le syndicat en question est solidement structuré. Pour ce qui est des deux autres paliers, à savoir le moyen et le primaire, le mot d'ordre de débrayage n'a pas été suivi. "Nous avons enregistré une participation très faible des collègues de ces deux cycles", souligne un membre du bureau de wilaya du Cnapeste. Selon les statistiques glanées par nos soins, le lycée Larbi-Ben M'hidi, qui avait pour habitude d'afficher un taux de débrayage estimé à plus de 90%, n'a enregistré, aujourd'hui, que 54% de taux d'adhésion, ce qui est en deçà des attentes de la section syndicale ayant lancé ce mouvement de grève. Le lycée de Foughala a affiché, quant à lui, 97%, et celui de la localité de Doucen donne un taux de 84%. Quant à l'établissement Hadj-Mokrani de Tolga, l'on annonce 59%. Quant au taux du nouveau lycée Bousbiâat, sis dans la zone ouest de la ville de Biskra, ce dernier ne dépasse pas les 60%. Concernant Chokri-Mohamed, les informations provenant de cet établissement avancent un taux de 48%, pour ne citer que ces exemples.