Coincée dans une position géographique d'importance entre une partie du nord et les Hauts-Plateaux est du pays, Mila est une wilaya à désenclaver. Son vaste territoire ne dispose pas d'un réseau routier facilitant les échanges commerciaux et économiques et le déplacement des populations. Cette contrainte se caractérise par l'absence du moindre tronçon doublé à travers ses 32 communes. C'est la triste évidence de cette wilaya se caractérisant par un relief à paysage diversifié fait de collines, de massifs montagneux et de hautes plaines. "Sur un total de 360 km du réseau des routes nationales traversant Mila, aucun tronçon n'est doublé", confie une source informée. La réhabilitation de ce réseau — du moins certains tronçons présentant une grande importance pour le trafic routier — doit être inscrite en priorité. C'est surtout le cas des axes reliant Mila aux wilayas limitrophes ou à des agglomérations d'importance à l'intérieur de cette wilaya. Quant à l'axe reliant le chef-lieu à l'autoroute Est-Ouest, il représente une priorité d'urgence, sinon absolue, de par son intérêt pour faciliter l'accès à cette voie autoroutière. Pour le détail, cet axe relie la RN5A de Aïn Tine à cette autoroute sur 27 km. L'autre priorité concerne la modernisation et le doublement de la RN79 reliant Constantine à Mila jusqu'à Ferdjioua, l'une des principales agglomérations de cette wilaya. Le doublement de cet axe est une priorité qui s'ajoute à celle du tronçon reliant Mila, via la commune de Grarem Gouga, à Jijel, à travers les RN79A et 27 sur 10 et 19 km. Si certains de ces axes ont bénéficié d'études pour leur réhabilitation, aucune opération n'a été inscrite pour le lancement des travaux. L'attente perdure et l'étau de l'isolement se serre sur cette wilaya, qui enregistre un intense trafic routier, notamment en direction de l'autoroute Est-Ouest. Il faut dire que la circulation en direction de cette autoroute reste une voie de passage obligatoire, notamment pour les camions de grand tonnage dans leur incessant va-et-vient vers le port de Djen Djen, à Jijel. Cet intense trafic se manifeste quotidiennement sur les RN5A, 79A et 27, très encombrées à longueur d'année. L'urgence de la réhabilitation de ces axes par des opérations de modernisation et de doublement est non seulement une priorité pour cette wilaya, mais sera également bénéfique pour la wilaya de Jijel. Dans ses échanges avec le reste du pays, celle-ci reste dépendante, en grande partie, du passage par Mila pour atteindre l'autoroute Est-Ouest. Surtout que l'hypothèse de la livraison dans les meilleurs délais de la pénétrante à l'autoroute Est-Ouest, reliant Jijel à El-Eulma, dans la wilaya de Sétif, est écartée. Ce projet, traversant également Mila sur 15 km, fait l'objet d'un blocage depuis son lancement, il y a plus de sept ans.