Prévue pour hier, la réunion du conseil national du FFS n'a pas pu se tenir. Pour la deuxième fois depuis les élections locales du 27 novembre dernier, les responsables du parti ont dû reporter cette rencontre organique, pourtant décisive, à une date ultérieure. Un conflit organique et l'absence de consensus autour de la participation aux élections sénatoriales du 5 février prochain sont à l'origine de ce report. Après un premier report le 25 décembre dernier en raison de l'absence de quorum, les membres du conseil national du Front des forces socialistes se sont retrouvés, hier, au siège de leur parti pour une "session ordinaire" de leur instance. Les conditions organiques étant remplies, ils devaient discuter du bilan des élections locales, de la préparation du congrès, mais surtout de la pertinence – ou pas – de participer aux élections sénatoriales. Mais, très vite, il y a eu de l'orage dans l'air, selon nos informations. "Dès le début de la journée, la venue de trois membres du conseil national a créé la controverse. Les responsables du secrétariat national ont refusé l'accès aux militants concernés parce qu'ils seraient exclus des rangs du parti. D'autres militants insistent pour que la réunion soit inclusive. Cette situation a duré toute la journée", atteste un participant. Mais ce conflit de forme cache un problème de fond. En réalité, comme lors de la participation aux élections législatives, le conseil national du FFS est partagé sur l'utilité de présenter des candidats pour le renouvellement des membres du Conseil de la nation. "La majorité des membres du conseil national est contre la participation" aux sénatoriales, affirme un membre de cette instance délibérante du parti qui précise que cela va "à l'encontre de la volonté" de la direction du parti qui est, elle, plutôt favorable à une telle démarche. Là encore, les arguments des uns et des autres divergent. Ceux qui veulent boycotter ce scrutin présentent deux arguments. Le premier est lié au fait que le FFS ne peut "dans tous les cas" gagner que "deux sièges", donc ceux de Tizi Ouzou et de Béjaïa, pour entrer à la Chambre haute du Parlement. Et cela a toujours été ainsi depuis 1997, même si, à un moment, ces sièges étaient partagés avec le RCD. Le second argument est que cette tendance estime qu'il "est incohérent" de boycotter les élections législatives tout en acceptant les sénatoriales. En revanche, la direction du FFS – que nous n'avons pas pu joindre – défend une position selon laquelle "de toute façon, la politique de la chaise vide va ouvrir la voie à d'autres forces politiques", selon un militant. Pour tenter de dénouer la crise, l'instance présidentielle du parti s'est réunie durant une bonne partie de la journée d'hier. Une rencontre tendue, surtout qu'en plus du refus de participer au renouvellement des membres du Conseil de la nation, des membres du conseil national réclament la révocation du premier secrétaire national du FFS, Youcef Aouchiche, qui cumule ce poste avec celui de président de l'APW de Tizi Ouzou. Pour tenter de sauver les meubles, l'instance présidentielle du FFS a pris la décision de tenir, mercredi prochain, une réunion élargie au secrétariat national.