Même si ces pourparlers sont estimés "positifs", plus concrètement, rien ne plaide d'emblée pour un optimisme dans leur aboutissement. Aucune réelle percée diplomatique n'a été enregistrée lors de ce round. Le Kremlin a jugé hier "positifs" les premiers pourparlers entre Russes et Américains sur l'Ukraine et l'architecture sécuritaire européenne, estimant toutefois qu'il est trop tôt pour se montrer optimistes quant à d'éventuels résultats. "Cela mérite une évaluation positive", a dit Dmitri Peskov, le porte-parole du président Vladimir Poutine, mais "les raisons d'être optimistes ne sont pas encore très nombreuses, il aurait fallu être naïf pour croire qu'un premier round donne des résultats exhaustifs". La diplomatie russe a estimé mardi que la relation Russie-Otan était face à son "moment de vérité", à la veille d'une rencontre lors de laquelle Moscou va détailler ses revendications pour repousser l'Alliance loin de ses frontières. Le Kremlin a déjà, dans un message adressé aux Américains, exigé l'arrêt de l'extension de l'Alliance atlantique vers ses frontières, notamment l'Ukraine. "Nous allons (à Bruxelles, à l'Otan) avec des attentes réalistes et l'espoir qu'il y aura une conversation sérieuse, approfondie sur les questions clés, fondamentales de la sécurité européenne", a indiqué Alexandre Grouchko, vice-ministre russe des Affaire étrangères, à l'agence de presse Ria Novosti. "Sans exagération, on peut dire que nos relations avec l'Alliance ont atteint leur moment de vérité", a-t-il ajouté. Accusée par les Américains et les Européens de préparer une attaque contre son voisin ukrainien, un allié des Occidentaux, la Russie a répliqué en disant que le déploiement de dizaines de milliers de troupes russes à la frontière était une réaction à la présence croissante et hostile de l'Otan, dans ce que Moscou considère comme sa zone d'influence. Les Etats-Unis et l'UE ont perçu dans ce déploiement une volonté d'envahir l'Ukraine. Moscou a réclamé, dans son document de 10 revendications, la signature de traités bannissant tout élargissement futur de l'Alliance atlantique et la fin des manœuvres militaires occidentales aux abords des frontières russes, remettant en cause l'architecture sécuritaire européenne construite après la Guerre froide, lorsque plusieurs pays de l'ex-bloc communiste ont rejoint l'Otan. Revendications rejetées par les Américains et les Européens. Un premier round de négociations russo-américaines a eu lieu lundi à Genève, à l'issue duquel Moscou s'est montré assez positif. La Russie y a également dit ne pas avoir "l'intention" d'attaquer son voisin ukrainien. Alors que la partie américaine a qualifié ces dernières discussions entre les deux grandes puissances mondiales de "diplomatie dans la poursuite d'une désescalade avec la Russie", la partie russe les a désignées sous le terme de "négociations sur les garanties de sécurité". Les discussions ont été "difficiles, longues, très professionnelles, profondes, concrètes", a déclaré M. Riabkov lors d'un point de presse à l'issue des entretiens. "Nous avons eu l'impression que la partie américaine a pris les propositions russes très au sérieux et les a étudiées en profondeur." Mme Sherman a dit, lors d'un autre point de presse après les entretiens : "Nous avons eu une discussion franche et directe pendant près de huit heures à la mission américaine à Genève. C'est la troisième fois que le dialogue sur la stabilité stratégique entre les Etats-Unis et la Russie a lieu, depuis la rencontre entre les présidents Biden et Poutine à Genève, en juin dernier."