Le Qatar accueillera à partir de demain le 6e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF). Le sommet réunira les principaux pays producteurs de gaz, dont l'Algérie qui sera représentée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Ce sommet se tiendra dans un contexte de tension géopolitique persistante dans la région frontalière entre la Russie et l'Ukraine, où une guerre peut éclater à tout moment. La présence du président russe, Vladimir Poutine, n'a pas été confirmée. Si une guerre advenait, Moscou n'hésiterait pas à couper le gaz aux Européens, créant une crise sans précédent, ce dont s'inquiète l'Europe. Le Vieux Continent tente de trouver des solutions afin de surmonter les difficultés. Des experts expliquent que la Norvège et l'Algérie, aux côtés d'autres pays, pourraient fournir quelques quantités supplémentaires. Mais encore faut-il que ces pays en aient les moyens... Il faut dire qu'aujourd'hui, de nombreux producteurs de gaz ne disposent pas de capacités supplémentaires de production. Néanmoins, l'Europe semble compter sur l'apport des Américains. Ceux-ci se disent d'ailleurs disposés à aider l'Europe à surmonter une éventuelle crise gazière. Au-delà de la crise ukrainienne, les membres du GECF vont devoir préparer le secteur gazier pour le futur, en mettant en relief le rôle important du gaz naturel dans la satisfaction des besoins énergétiques mondiaux. Le Forum plaide aujourd'hui pour une meilleure organisation du marché, avec des prix raisonnables. Il appelle également l'Europe à privilégier les contrats à long terme et à investir dans des projets de partenariat avec les producteurs. L'Europe n'en veut pas. Pour donner plus de poids au Forum, certains de ses membres ont proposé la mise en place d'un mécanisme analogue à celui qui existe dans le domaine du pétrole, devant permettre d'assurer la stabilité des marchés gaziers, notamment en période de crise. Ce mécanisme ne peut être autre que la création d'une "Opep du gaz", une vieille idée qui ne fait cependant pas encore l'unanimité. Le GECF est composé de 11 pays membres – Algérie, Bolivie, Guinée équatoriale, Egypte, Iran, Libye, Nigeria, Qatar, Russie, Trinidad et Tobago et Venezuela – ainsi que de 7 pays observateurs, dont l'Angola, l'Irak, la Norvège, le Pérou, les Emirats arabes unis et l'Azerbaïdjan. L'expert algérien en énergie, Mohamed Hamel, occupe le poste de secrétaire général du GECF.