Les prix des produits alimentaires, agricoles et alimentaires industriels ont continué de progresser tout au long de 2021, grimpant respectivement de 12,5%, 13,9% et 11,1%. Tirés essentiellement par les biens alimentaires, les produits agricoles frais et les produits alimentaires industriels, les prix à la consommation ont fortement bondi en décembre, sur douze mois glissants, portant le niveau d'inflation à des niveaux pour le moins problématiques. En décembre 2021, par rapport au même mois de l'année 2020, les prix à la consommation marquaient une augmentation de 8,5%, selon les données publiées par l'Office national des statistiques (ONS). Un niveau certes en baisse en variation mensuelle, puisqu'il avait atteint 9,2% en octobre 2021, selon les statistiques de la Banque centrale, mais qui demeure en forte hausse par rapport à 2020 où la moyenne annuelle était de 2,4%. Les prix des produits alimentaires, agricoles et alimentaires industriels ont continué de progresser tout au long de 2021, grimpant respectivement de 12,5%, de 13,9% et de 11,1%. Mais ce ne sont pas les seuls produits à être à la source directe de cette inflation galopante. Les hausses des prix se sont généralisées en 2021, si l'on se réfère à la note statistique publiée par l'ONS. "Par rapport au même mois de l'année 2020, les prix à la consommation marquent une augmentation de 8,5%. Les biens alimentaires se distinguent par une croissance de 12,5% avec +13,9% pour les produits agricoles frais et +11,1% pour les produits alimentaires industriels. Les biens manufacturés et les services enregistrent des hausses respectives de 6,7% et de 2,7%", souligne l'Office national des statistiques. Les projections d'un rebond inéluctable de l'inflation en 2021 se concrétisent ; la hausse des coûts de production en raison d'une flambée des intrants sur les marchés mondiaux se traduisant progressivement sur les prix des produits alimentaires industriels particulièrement. En revanche, l'accélération des prix des biens alimentaires et des produits agricoles frais renvoient à des considérations autres que la flambée des cours sur les marchés mondiaux. Les marchés domestiques souffriraient d'un déficit de régulation et du poids écrasant de l'informel qui alimente les anticipations inflationnistes, fausse la formation des prix et contribue à la hausse de la monnaie fiduciaire circulant hors canal bancaire. En tout cas, le retour des pressions inflationnistes était quelque peu prévisible en raison de la combinaison de certains facteurs conjoncturels et d'autres sources de tensions structurelles. L'ONS confirme qu'en 2021, comparativement à 2020, "une tendance haussière caractérise l'ensemble des biens et services, notamment les produits alimentaires dont la variation des prix passe de +0,2% en 2020 à +10,1% en 2021. Cette évolution a fortement influé sur la variation du rythme global d'inflation dont le taux passe de +2,4% en 2020 à +7,2% en 2021". Cette flambée généralisée des prix a été, en partie, à l'origine d'une érosion accélérée du pouvoir d'achat des Algériens, dont les dépenses alimentaires pèsent sur leur budget. Les deux postes "alimentation" (produits de l'agriculture, de la pêche et industrie agroalimentaire) et "transports et communication" accaparent 76,4% de la consommation des ménages algériens. Très sensibles aux variations des prix, ces deux postes ont une incidence directe sur l'évolution de l'inflation et, de ce fait, sur le pouvoir d'achat des ménages. Ce pourquoi le projet de rabotage des subventions auquel tient l'Exécutif pourrait être porteur de menaces inflationnistes, quand bien même cette révision serait utile et nécessaire. Tout comme la poursuite de la politique d'ajustement du taux de change du dinar qui expliquerait, en partie, les fièvres inflationnistes de ces derniers mois. En tout cas, l'année 2022 s'annonce complexe, étant donné la flambée des cours des produits alimentaires sur les marchés mondiaux, l'envolée de l'inflation chez les pays partenaires, la baisse de la valeur de la monnaie nationale, etc. Certains dysfonctionnements structurels qui participent à l'accélération des prix, dont l'informel et la dérégulation des marchés, semblent avoir aussi la peau dure, faute d'une stratégie réfléchie, censée remettre de l'ordre dans les marchés plutôt qu'une politique répressive et punitive, source quelquefois de désordre.