Malgré la baisse de la production nationale de pétrole et de gaz naturel de 2% et des exportations de pétrole brut durant le premier trimestre 2021, selon les données récentes publiées par l'Office national des statistiques (ONS), l'Algérie garde sa position de fournisseur majeur des pays du Sud européen en gaz, au côté de la Russie et des Etats-Unis qui se sont imposés sur le marché espagnol en 2020. Le volume des exportations de gaz algérien vers ces pays a augmenté considérablement, depuis que la compagnie nationale des hydrocarbures (Sonatrach), est devenue actionnaire majoritaire (51%) du gazoduc Medgaz , il y a quelques mois après l'acquisition de 19% des actions de la société espagnole Naturgy. Une opportunité aussi pour la Sonatrach pour compenser son manque à gagner subi par la baisse de la demande durant les trimestres précédents. Dans son dernier rapport publié sur son site web, l'organisme Indépendant Commodité Intelligence Services (ICIS), qui relie les données des marchés mondiaux des matières premières a indiqué que « les flux algériens vers l'Espagne ont atteint des sommets pluriannuels depuis le début du troisième trimestre 2020 », affirmant que la décision d'étendre de « 2 milliards de m3/an du gazoduc Medgaz reliant l'Algérie et l'Espagne devraient compenser tout manque à gagner dû aux faibles volumes de GNL livrés à l'Espagne ». Renforcer sa position en tant que fournisseur majeur et fiable de gaz en Europe, en particulier dans la péninsule ibérique était l'objectif principal de la Sonatrach dès l'acquisition des 19% d'actifs de la société espagnole. Mêmes projections pour le marché italien, un client important de la compagnie nationale des hydrocarbures qui signe, quelques mois plus tôt, « un Avenant au Contrat d'achat et de vente de gaz naturel signé entre Sonatrach et ENI en 1977 ». Pour rappel, cet « Avenant au Contrat d'achat et de vente de gaz fixe les conditions commerciales de la livraison de gaz naturel pour l'année gazière 2021-2022 et définit également les principes de livraison par Sonatrach à ENI de volumes additionnels sur le marché italien », a précisé le communiqué de la société lors de la signature de cet Avenant. Ainsi, la Sonatrach compte maintenir développer davantage ses relations à long terme avec ses clients du Sud de l'Europe, Italie et Espagne dépendant du gaz algérien et russe. Il est attendu, durant les mois à venir, la hausse des exportations algériennes de gaz vers l'Espagne dont le volume a atteint « en moyenne 21,2 millions de mètres cubes /jour entre le 1er juillet et le 3 août, soit 7,3 millions de mètres cubes/jour, au-dessus de la moyenne enregistrée au cours de la même période de 2020 », a souligné le même rapport, ajoutant que « les flux de gaz algérien au troisième trimestre ont également été supérieurs aux niveaux enregistrés entre 2010-2020 pour la même période ». Ce qui s'explique par la hausse de la demande de gaz naturel en Espagne fournie principalement par l'Algérie qui détient plus de 51% du gazoduc Medgaz. L'Algérie compte tirer meilleur profit de l'acquisition partielle du « gazoduc dont la capacité est de 8,2 milliards de mètres cubes par an et qui devrait être portée à 10,2 milliards de mètres cubes au cours du quatrième trimestre 2021 ». C'est ce qu'affirment les données relayées par l'ICIS, qui a révélé que « les exportations algériennes de gaz par gazoduc vers l'Espagne devraient rester élevées jusqu'en mars 2022, date à laquelle les augmentations liées à l'indexation du pétrole des prix du gaz importé devraient être prises en compte ». La société énergétique espagnole Naturgy et la Sonatrach ont annoncé, au mois de juillet passé la signature d'un accord qui « prévoit une extension de 2 milliards m3/an de la capacité du gazoduc Medgaz à partir du quatrième trimestre de cette année, pour atteindre un total de 10 milliards m3/an », a fait savoir le même rapport. Par ailleurs, certaines parties espagnoles doutent de « l'aboutissement de ce contrat en raison de la hausse du coût des contrats », a précisé le même document. Pour rappel, en 2020, la compagnie nationale des hydrocarbures (Sonatrach) était en désaccord avec la compagnie espagnole Naturgy sur le prix de vente du gaz en Espagne avant de parvenir au mois d'octobre de la même année à un compromis mettant fin à leur litige.