Médecin coordonnateur des services Covid à l'unité Frantz-Fanon relevant du centre hospitalo-universitaire (CHU) Khelil-Amrane de Béjaïa, le Dr Abdelmadjid Hamitouche livre son analyse de la situation de l'épidémie de coronavirus qui poursuit sa décrue ces dernières semaines. Liberté : La baisse significative des contaminations par la Covid-19 confirme-t-elle les prédictions des spécialistes ? Dr Hamitouche : Selon l'histoire des épidémies, avec l'évolution en général en cloche de la courbe, la baisse des chiffres en dessous des plus bas de ceux des 2e et 3e vagues signifie le retour à la normale épidémiologique de la pandémie. Peut-on dire que la pandémie de Covid-19 est dernière nous, ou est-il encore trop tôt pour crier victoire ? Depuis le début de la pandémie, j'ai parlé de la loi de l'évolution et du monde qui n'est pas figé pour répondre aux "complotistes". Cette évolution est bien expliquée par le compromis trouvé toujours à la fin par tous les éléments qui constituent l'écosystème de la vie, entre le virus Sars CoV-2, l'agent pathogène et l'espèce humaine, objet infecté, à la fin, avec l'immunité collective acquise avec la vaccination artificielle (vaccin) et la vaccination naturelle (contamination par le virus naturel), d'une part, et l'affaiblissement du virus qui entre dans le cadre du cycle viral, d'autre part, peut nous permettre de dire que c'est la fin de la pandémie. Mais restons sages et vigilants ; comme je l'ai toujours dit à mes patients, par rapport à l'évolution de leur maladie, je leur dis de ne jamais perdre espoir, mais il ne faut jamais aussi crier victoire. Nous savons que les virus finissent par muter et que les risques de nouvelles vagues sont réels. Comment les prévenir et qu'en est-il aujourd'hui de la vaccination ? Comment prévenir d'éventuelles nouvelles vagues ? Tout simplement en tirant des leçons des précédentes, à savoir continuer à appliquer les mesures barrières comme le font les Asiatiques depuis longtemps, et malgré le problème de distanciation qu'ils rencontrent (trop de promiscuité par manque d'espace, densité démographique importante, autrement dit : effacement des frontières inter-espèces et géographiques). Pour le vaccin, il peut être celui de la grippe (choisir la population cible : vulnérable et à risque de déclenchement de cluster).