La valeur ajoutée de l'agrotourisme reste relativement modeste et les potentiels économiques n'ont été, jusque-là, que peu pris en considération. L'agrotourisme était au menu du premier colloque national abrité récemment par l'université de Tamanrasset sur le tourisme dans les régions frontalières. Vu l'importance de ces deux créneaux devant être placés au centre des préoccupations des autorités du pays, un débat houleux a été animé en marge des ateliers de ce rendez-vous scientifique, qui se voulait une occasion de développer des outils de travail et les mécanismes nécessaires à la promotion de ce secteur stratégique. Intervenant dans ce cadre, Sayfi Rayane, enseignante à l'université de Tamanrasset, a d'emblée fait le point sur l'importance d'appuyer la coopération entre l'agriculture et le tourisme en procédant à l'installation d'infrastructures et d'équipements favorisant le développement des petites industries manufacturières, ainsi que les projets générateurs de richesses. D'après l'oratrice, la valeur ajoutée de l'agrotourisme au niveau régional reste relativement modeste, les potentiels économiques n'ayant été que peu pris en considération, en raison, explique-t-elle, du manque de professionnalisme dans le développement de l'offre, qui est le plus souvent trop modeste et non adéquate avec la demande, mais aussi de l'absence de collaboration entre les différents producteurs et prestataires. Le manque de financement, de sensibilité et d'idées innovantes dans ce domaine a également été soulevé par l'intervenante, qui n'a pas omis de souligner l'importance des volets communication et marketing dans l'agrotourisme pour pouvoir engager une véritable opération de promotion en faveur des principaux acteurs sur le plan tant régional qu'international. Le développement des pratiques touristiques dans des exploitations agricoles a été ainsi mis en exergue pour permettre d'insuffler une nouvelle dynamique à l'agrotourisme et, du coup, redynamiser les espaces ruraux. Comment ? À cette question, il a été répondu que l'essor que pourrait avoir ce créneau d'activité permettrait en effet d'offrir des compléments de revenu à des agriculteurs fragilisés et, parallèlement, de valoriser leur savoir-faire et leur patrimoine culturel. Il convient de noter que l'agrotourisme peut prendre plusieurs formes : l'hébergement (gîte, chambres d'hôte, camping sur l'exploitation), la restauration (ferme gourmande, tables d'hôte), la vente directe des produits de la ferme ou un ensemble de pratiques récréatives en lien avec l'exploitation agricole (ferme pédagogique, visite, activité de production/fabrication...). L'activité est principalement à destination des citadins et participe de la mise en relation entre urbains et ruraux. À tout cela s'ajoute le fait que certaines spécialisations d'exploitation sont plus aisément conciliables avec l'activité touristique et artisanale, tels l'élevage d'animaux domestiques et la fabrication de produits du terroir.