Les autorités de transition au Mali ont engagé, dans la nuit de mercredi à jeudi, une procédure pour suspendre la diffusion de RFI et France 24 en raison de "fausses allégations d'exactions commises par l'armée malienne et rapportées par les deux médias français", a indiqué le gouvernement. Dans un communiqué, les autorités de transition ont fait état de leur "profonde consternation" face aux "fausses allégations faisant état d'exactions commises par les Forces armées maliennes" (FAMa) diffusées par les deux chaînes. Le gouvernement malien "rejette catégoriquement ces fausses allégations contre les vaillantes FAMa" et "engage une procédure (...) pour suspendre jusqu'à nouvel ordre la diffusion de RFI (...) et France 24", précise le communiqué signé du colonel Abdoulaye Maiga, porte-parole du gouvernement. Le gouvernement malien estime que "ces fausses allégations" ont été rapportées notamment dans un reportage des 14 et 15 mars, dans lequel RFI a donné la parole à des victimes présumées d'exactions. Les deux chaînes ont aussi relayé une déclaration de la Haute commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, ainsi qu'un rapport de Human Rights Watch à ce sujet. Le communiqué "interdit à toutes les radios et télévisions nationales, ainsi qu'aux sites d'information et journaux maliens, la rediffusion et/ou la publication des émissions et articles de presse de RFI et de France 24". "En considérant la synchronisation de ce matraquage médiatique, le gouvernement en déduit une stratégie savamment préméditée visant à déstabiliser la transition, démoraliser le peuple malien et discréditer les vaillantes FAMa". "Pire, certaines allégations, en particulier celles avancées par RFI, n'ont d'autres objectifs que de semer la haine en ethnicisant l'insécurité au Mali et dévoilent l'intention criminelle de journalistes dont certains n'ont pas séjourné au Mali, il y a plus d'un an", a ajouté le communiqué. Le colonel Maiga estime en outre que "les agissements de RFI et France 24 ressemblent, dans un passé récent, aux pratiques et au rôle tristement célèbre de la radio +Mille Collines+", qui avait encouragé le génocide au Rwanda en 1994. LIBERTE-Digital/APS