Le nouveau coordonnateur de la Coordination des syndicats autonomes (CSA), Boualem Amoura, n'a pas exclu un éventuel recours à la protestation dans les prochains jours si le pouvoir d'achat des travailleurs n'était pas amélioré. Après plus de deux ans d'éclipse pour cause de pandémie, la CSA refait surface pour alerter les pouvoirs publics sur l'érosion effarante du pouvoir d'achat de larges couches de la population. Lors d'une conférence de presse animée, hier à Alger, le nouveau coordonnateur de ce conglomérat de syndicats, Boualem Amoura, n'a pas exclu un éventuel recours à la protestation dans les prochains jours si le pouvoir d'achat des travailleurs n'était pas amélioré. Pour lui, le traitement de la crise du pouvoir d'achat ne doit pas "se limiter à l'augmentation du point indiciaire de la Fonction publique, annoncée en avril". "Cela ne suffit pas. Il faut aller vers de vraies augmentations des salaires", a-t-il clamé. À l'appui de sa demande, Boualem Amoura, par ailleurs secrétaire général du Syndicat algérien des travailleurs de l'éducation nationale et de la formation (Satef), a rappelé que la hausse des prix des produits de première nécessité, la chute du dinar et la crise économique "aggravent la situation sociale des Algériens". Outre l'amélioration du pouvoir d'achat, les membres du CSA réclament le retour de la retraite après 32 ans de service pour "ouvrir des perspectives d'emploi" à d'autres catégories de la population. Une réclamation qui ne s'encombre pas du déficit de la Caisse nationale des retraites (CNR), argument avancé par les autorités pour relever l'âge de départ à la retraite. "Il est faux de dire que la CNR est déficitaire. Car l'Etat doit à la caisse plus de 70 milliards de dinars. En plus de cela, comment ose-t-on dire que la CNR est déficitaire alors que ses cadres achètent de nouvelles voitures ?", s'est indigné Amoura. Autre cheval de bataille de la CSA : la révision "profonde" de la loi sur les syndicats. "Il est vrai que la loi a été amendée grâce, notamment, au combat des syndicats autonomes qui ont saisi les instances internationales. Mais pour nous, il faut changer la loi dans son intégralité", a-t-il insisté. Si pour l'heure, le combat des syndicats autonomes est circonscrit aux déclarations médiatiques, cela peut changer dans les semaines à venir. "Le principe d'une action est retenu. Mais les syndicats doivent consulter leurs bases respectives", indique Boualem Amoura, qui rappelle que "le gouvernement doit savoir que nous sommes là !". La Coordination des syndicats autonomes (CSA) est composée des organisations syndicales des secteurs de la Fonction publique, notamment la santé et l'éducation nationale. Elle s'est illustrée en 2019 par des actions de protestation. Le regroupement syndical a même tenté de jouer un rôle durant les manifestations populaires de 2019.