Le rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a décidé de déposer une plainte en référé contre l'administration qu'il accuse d' “avoir mis un étrange et injustifié dispositif en prévision du scrutin du 24 novembre 2005, visant à détourner les voix des partis de l'opposition démocratique (RCD et FFS) au profit des candidats favoris du pouvoir”. C'est ce qu'a déclaré, hier, Djamel Ferdjellah, premier vice-président du RCD, lors d'une conférence de presse animée au siège régional du parti à Béjaïa. Selon le conférencier, “l'administration centrale n'a pas dérogé à ses règles démoniaques qui consistent à user de tout subterfuge permettant la mise en œuvre de son plan de fraude, préalablement élaboré à chaque échéance électorale”. Relevant les premiers indices de cette fraude électorale, le numéro 2 du RCD révélera ce qu'il qualifie de “manœuvres machiavéliques du pouvoir” qui, selon lui, risquent de compromettre la régularité de ce scrutin. “Il s'agit, explique-t-il, du contenu des bulletins de vote qui connaît un changement aussi brusque qu'aberrant. En effet, ces bulletins, qui comportaient habituellement les sigles de partis politiques ou à défaut la photo de leur leader, ont été réduits à comprendre uniquement l'intitulé de chaque parti et, de surcroît, en langue arabe. Ce qui ne peut qu'entraîner une confusion générale”. Evoquant le cas de son parti, l'ancien député RCD de Béjaïa indiquera à titre d'exemple que “l'administration, plus précisément la daïra, nous a octroyé, lors d'une réunion tenue le 31 octobre dernier et sanctionnée par un procès-verbal (pv) et à laquelle ont pris part l'ensemble des partis en lice, le numéro 3 pour notre liste à l'APC de Béjaïa. Aujourd'hui, à quelques heures de la clôture de la campagne électorale, la même administration nous informe de la suppression d'une telle numérotation qu'elle venait d'attribuer aux indépendants. Le comble est que notre numéro 3 a été réaffecté à une liste dite indépendante qui se trouve être conduite, comme par hasard, par un colonel de la sécurité militaire (DRS) en retraite”. Une autre confusion que ce procédé peut engendrer, est le fait qu'une grande partie des électeurs aura du mal à faire la différence entre le “Rassemblement pour la culture et la démocratie” et le “Rassemblement national démocratique”. Même chose pour le “Front des forces socialistes” et “Front de libération nationale”. “D'autant plus que la transcription des bulletins se fera en langue arabe, ce qui compliquera les choses à cette catégorie de personnes qui n'est pas suffisamment lettrée”, a-t-il précisé. Le responsable du RCD affirmera enfin que “ces premières irrégularités viennent confirmer la volonté du pouvoir à mettre en branle sa machine de fraude lors de ces élections partielles, comme nous l'avons déjà annoncé tout au long de notre campagne”. Kamel Ouhnia