L'eau potable continuera à être cédée aux ménages à un prix inférieur à son coût réel au moins jusqu'à 2009, date à laquelle une décision viendrait trancher cette question, a-t-on appris, hier, à l'occasion d'une réunion panafricaine sur l'eau. “L'état devrait décider, à partir de 2009, d'inclure ou non dans la facturation de l'alimentation en eau potable (AEP) le coût de l'investissement dans le secteur”, a indiqué le directeur de l'AEP au ministère, M. Messaoud Terra, en marge d'une réunion préparatoire du 13e congrès de l'Association africaine de l'eau (AAE). Actuellement, le prix du m3 est fixé à 19 DA alors qu'il revient à 24 DA à l'entreprise publique qui le produit, l'Algérienne des eaux (ADE). Ce différentiel sera revu à la baisse après l'achèvement du programme quinquennal 2005-2009, “en fonction de l'état de santé de l'économie nationale”, a ajouté M. Terra. Le directeur commercial de l'ADE a pour sa part précisé qu'une étude était en cours pour savoir exactement quel pourrait être l'impact du coût sur le prix de l'eau. Il a souligné, par ailleurs, que les pertes économiques de l'ADE s'élèvent à 60% du rendement annuel, à hauteur de 25-30 % pour les pertes commerciales et de 30 % pour les pertes physiques. Cette situation est due, selon M. Terra, essentiellement à la vétusté du réseau AEP ainsi qu'au comportement des usagers “mauvais payeurs” y compris les bénéficiaires de la facturation au forfait, un modede paiement qui “disparaîtra par conséquent dans deux ans”, a-t-il informé. En outre, l'ADE procède, depuis 2004, au recensement des usagers inscrits et non inscrits (branchements illicites) dans ses fichiers. Grâce à cette procédure, le nombre de consommateurs non inscrits a connu une baisse importante, de 550 000 abonnés en 2002 à seulement 240 000 actuellement, a-t-il affirmé. L'ADE compte actuellement plus de 2,7 millions d'abonnés. APS