L'Espagne ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara-Occidental, a affirmé mercredi dernier, devant le Sénat, le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, cité par l'agence d'information Europa Press, repris par SPS. « Les diplomates espagnols aux Nations unies ont cédé, en 1975, l'administration, mais pas la souveraineté sur ces territoires », dans l'attente de l'organisation d'une consultation à travers « l'exercice de l'autodétermination », a répliqué M. Moratinos en guise de réponse à une question du sénateur du Parti populaire (PP), Luis Eduardo Cortes, sur la raison pour laquelle le consul d'Espagne au Maroc n'était pas allé recevoir les délégations d'élus espagnols qui s'étaient rendues dernièrement dans la ville sahraouie d'El Ayoun. Le ministre a souligné que le consul espagnol ne s'était pas déplacé à El Ayoun parce que, dans le cas contraire, « l'Espagne aurait reconnu la souveraineté marocaine sur le territoire du Sahara-Occidental ». Il a, en outre, réitéré « l'engagement actif » du gouvernement espagnol dans la recherche d'une solution définitive au conflit du Sahara-Occidental qui « garantirait le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui » dans le cadre des Nations unies. Par ailleurs, 104 eurodéputés ont appelé, avant-hier, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, « à faire pression sur le Maroc pour qu'il arrête immédiatement sa répression des civils sahraouis ». Ils ont exprimé leur inquiétude quant à l'ampleur de la répression marocaine qui s'abat depuis le 21 mai dernier sur la population sahraouie dans les territoires occupés du Sahara-Occidental. Mais aussi au sud du Maroc et dans différentes universités marocaines où les étudiants sahraouis souffrent une répression systématique exercée par les autorités marocaines contre eux. Ainsi parlent-ils de plus de « 300 personnes blessées - certaines d'entre elles, qui souffrent de blessures très graves, luttent pour rester en vie, mais on leur a refusé toute aide médicale dans les hôpitaux -, de 85 détenus et plus de 30 personnes disparues », en s'indignant du fait que le territoire soit « complètement isolé des médias ».