L'ultimatum fixé par Sonatrach à plus de 6 000 travailleurs pour rejoindre leurs nouveaux postes d'emploi dans des entreprises privées a pris fin hier. Les contrats de ces travailleurs exerçant, pour la plupart, en qualité d'agents de sécurité et de surveillance au sein de l'entreprise ne seront plus renouvelés. C'est ce qu'a décidé Sonatrach qui vient d'inviter, pour la dernière fois, ces travailleurs à signer d'autres contrats de travail avec des entreprises de gardiennage privées chargées désormais d'assurer cette activité au sein de toutes les structures de la compagnie. Mais la grande majorité de ces agents, qui exercent depuis plus de 10 ans et plus dans différentes divisions de l'entreprise et qui ont été rassurés du maintien du même salaire qu'ils perçoivent à Sonatrach, mais pour deux ans seulement, ne sont pas près de répondre favorablement à cette offre. Une grande partie est décidée à ester en justice l'entreprise qui, selon eux, n'a pas tenu ses engagements et n'a pas non plus observé les règles de la législation en vigueur, notamment en matière de relations de travail. Sur près de 50 travailleurs affectés à Boumerdès et qui font partie des 6 000 concernés, seuls quatre eux ont accepté hier de rejoindre leurs nouveaux employeurs. Les autres refusent la proposition et disent avoir été trahis par Sonatrach qu'ils ont servie parfois au prix de leur vie, pendant la décennie du terrorisme, précisent-ils. Parmi ces travailleurs figurent également des agents temporaires assurant des postes organiques, notamment le personnel de maîtrise et d'exécution pour lesquels l'entreprise ne semble pas près de leur renouveler le contrat. Selon nos informations, seul le personnel temporaire diplômé (ingénieur et TS), prévu dans les organigrammes des différentes divisions de Sonatrach, sera concerné par la titularisation, et l'entreprise n'est pas prête à réintégrer les travailleurs même s'ils sont détenteurs d'une décision de justice. Ses dirigeants s'appuient, en effet, sur le fameux article 73 de la loi 90/11 relative aux relations de travail, qui prévoit également des compensations pécuniaires à ces travailleurs faute de leur réintégration. Le syndicat national et la fédération des pétroliers, qui ont tout juste exprimé leurs inquiétudes au sujet de ce dossier lourd, se voient eux aussi pris de vitesse par les dirigeants de l'entreprise. Ces derniers considèrent que “les actions engagées par l'entreprise en matière d'activité de surveillance et de gardiennage obéissent à une démarche globale, préconisant comme option irréversible le recours à de nouvelles pratiques de management fondées sur la filialisation, l'externalisation et la sous-traitance afin de permettre à l'entreprise de se recentrer sur ses métiers de base”. Pour rappel, la compagnie a refusé, il y a un peu plus de deux mois, d'exécuter une décision de justice demandant la réintégration de dizaines de travailleurs exerçant dans des postes similaires à Alger, comme elle a mis fin à des contrats de travail organiques et à caractère permanent d'une trentaine de travailleurs de la division Data Control de Boumerdès. M. T.