En six volets, le cinéaste Sid-Ali Mazif se propose de retracer, caméra en main, l'évolution de la place qu'occupent les femmes dans la société en Algérie. Le centre culturel de la commune de Yakouren, à 11 km du chef-lieu de la daïra d'Azazga, est dans une situation, le moins que l'on puisse dire, calamiteuse. Et pour cause, cette bâtisse, censée être un lieu de loisirs et d'animation culturelle, est fermée à la population. Une situation due essentiellement à l'inexistence d'un personnel gérant car, depuis le départ en retraite de l'ancien directeur, personne d'autre n'a été affecté par les autorités concernées pour le remplacer et assurer le fonctionnement de cette structure. Ce centre est abandonné depuis déjà plusieurs années. Pour rappel, ce lieu avait retrouvé une âme un certain temps, pendant la période du mois sacré, grâce à quelques animations organisées par des bénévoles. Depuis, aucune manifestation culturelle n'a vu le jour, si ce n'est quelques activités timidement accueillies par une population désabusée. Cet état de fait a poussé certains artistes de la région à s'exiler, à la recherche de moyens et de conditions de travail qu'ils n'ont pas trouvés dans leur région natale. Ahmimi et Dahmane Amer, musiciens de profession, ne sont q'un exemple vivant parmi d'autres du marasme culturel dans cette localité. “Jadis, il y avait des groupes amateurs, en l'occurrence le groupe Tamgout, Isgmanes… et des artistes qui travaillaient en solo. Les fêtes étaient aux rendez-vous, maintenant, c'est la rupture totale”, a déclaré Dahmane Amer. “Avec le peu de moyens dont on dispose, on a quand même enregistré un album qui est en phase d'achèvement ”, a ajouté son collègue Ahmimi, avant de conclure par un appel aux jeunes de la commune pour “se constituer en associations afin de redynamiser et relooker le centre culturel”. Certes, ceci n'est qu'une image d'un lieu en mal d'activités parce que fermé et déserté par les gens de l'art. C'est la triste et amère réalité d'une région morte culturellement. Hacène Aouidad