Chose paradoxale, il y a bien longtemps que la JS Kabylie n'a pas évolué dans cette arène olympique du 5-Juillet où elle aura pourtant vécu des évènements mémorables et certainement écrit ses plus belles pages de gloire superbement couronnées de six trophées africains qui feront toujours date dans les annales du football algérien et continental. Et c'est pour se retremper dans l'ambiance particulièrement enivrante de l'épreuve africaine que les Canaris enchanteurs du Djurdjura s'apprêtent à damer le pion à l'Ittihad de Tripoli et toute sa pléiade de joueurs internationaux et étrangers. Après la bonne performance enregistrée, il y a quinze jours, à Tripoli (1-1), où la JSK a laissé passer une victoire tout simplement indiscutable, voilà que les protégés de Jean-Yves Chay semblent décidés à assumer — comme ils l'ont toujours fait — leurs responsabilités africaines pour honorer tel qu'il se doit un football algérien en quête de réconfort et surtout de crédibilité sur le plan international. Mais si les faveurs du pronostic sont du côté algérien, il faut bien se rendre à l'évidence que la qualification se jouera âprement sur le terrain, car la JSK, en formation déjà avertie et fortement expérimentée sur le plan africain, s'efforcera d'éviter tout excès d'optimisme et de précipitation face à une formation libyenne difficile à manier et qui jettera probablement toutes ses forces dans la bataille pour tenter l'exploit en terre algérienne. Et si le cauchemar de l'élimination prématurée de la saison dernière face à la modeste formation guinéenne du Fello-Star est encore dans tous les esprits, la JSK semble déterminée à prendre sa revanche sur le sort et l'adversité pour se réconcilier avec son public et le cours de l'histoire. Il est vrai qu'avec le retour tant espéré du coach français Jean-Yves Chay et de ses deux précieux collaborateurs, Hakim Medane et Hamid Sadmi, la JSK version 2005-2006 carbure à plein régime et traverse une période euphorique sur le double plan national et international. Malgré l'absence de son libéro de charme, Sofiane Herkat, injustement expulsé au match aller à Tripoli, et celle du meneur de jeu, Réda Benhadj-Djillali, victime d'une déchirure aux ischio-jambiers, la JSK semble animé d'un réel désir de réussir une prestation d'envergure pour passer tel qu'il se doit l'obstacle libyen et entrevoir avec beaucoup d'optimisme cette nouvelle aventure en Champions League africaine. Mais pour se transcender, cet après-midi, sur la pelouse verdoyante du 5-Juillet, les Canaris comptent énormément sur l'apport considérable de leur merveilleux public qui a toujours joué pleinement son rôle de douzième homme, notamment dans ce genre de confrontation africaine. Même si le match a été programmé un jour de semaine, ils sont déjà des milliers de supporters kabyles à se préparer depuis quelques jours déjà dans les monts du Djurdjura comme dans la vallée de la Soummam pour déferler sur la capitale et prouver, ainsi, leur profond attachement au club-phare de la Kabylie qui a toujours honoré les couleurs algériennes dans ce genre de situation. C'est dire que le stade du 5-Juillet vivra certainement une belle fête de football à la gloire du fameux Jumbo-Jet africain qui a déjà sonné, au début des années 1980, la grande épopée du club kabyle dans le concert africain. MOHAMED HAOUCHINE