Considérée comme l'une des plus pauvres daïras de la wilaya de Boumerdès, Naciria vient de bénéficier d'une enveloppe financière de 4,4 milliards de centimes pour l'exercice 2006. Cette enveloppe reste, faut-il le souligner, très en deçà des besoins de cette commune de 30 000 habitants. Naciria manque de tout. “Ni routes, ni écoles, ni stade, ni salle de soins, ni lycée… ”, ont lancé les représentants des villages à l'adresse du wali de Boumerdès lors de la visite qu'il a effectuée avant-hier dans cette localité. En fait, ils ont lancé un véritable SOS aux pouvoirs publics pour venir en aide à cette commune qui a subi durant de longues années les affres du terrorisme. “Certains villages comme Ihadaden, Irislimane, Iouariachène et Imaghninène situés dans les hautes montagnes à 14 km de la commune risquent d'être vidés de leurs populations si rien n'est fait pour venir à leurs secours en mettant à leur disposition les infrastructures les plus élémentaires comme l'aménagement des voies d'accès, l'école, l'électricité, annexe APC, salle de soins… ”, affirme un élu pour illustrer la situation lamentable que vivent les citoyens de ces villages. D'autres intervenants ont insisté sur la construction d'un lycée pour absorber les 5 000 élèves qui sortent des trois CEM que compte la commune. “L'actuel établissement qui sert de lycée ne remplit plus les conditions.” Le problème du transport, la prolifération des constructions illicites et des décharges sauvages, et les retards dans la réalisation de certains projets ont été soulevés au chef de l'exécutif de la wilaya. “Comment se fait-il que dans une commune qui fait office de chef-lieu de daïra, il n'existe pas d'équipements appropriés dans le centre de soins de la ville, ce qui oblige les villageois à recourir aux hôpitaux situés loin de la commune”, ajoute un élu. Les représentants des villages de Ouriacha, Sid Ali Bounab, Ouled Moussa, El Gorf et Bouassam ont évoqué pour leur part l'absence d'infrastructures les plus élémentaires dans leurs villages et surtout les routes devenues impraticables notamment en cette période d'hiver. “On nous a promis le revêtement du CW107 reliant Ouriacha à Naciria mais rien n'a été fait”, soutient un citoyen. Le chômage a été aussi abordé longuement par les représentants des villages qui ont proposé de redynamiser et développer la zone industrielle de Naciria ainsi que la création d'un marché de gros. “Ces deux projets sont à eux seuls capables d'absorber plus de 500 emplois.” Le chef de l'exécutif a indiqué lors de son intervention : “Mais nous devons dégager les priorités.” Et d'ajouter : “Nous ne pouvons faire tout à la fois, nous allons agir progressivement pour améliorer le cadre de vie des citoyens.” M. T.