Alors que les besoins de la wilaya de Constantine en logements, toutes formules confondues, se chiffrent par milliers d'unités, le lancement des programmes déjà alloués à la région est largement en deçà de la moyenne. Le logement social participatif est l'une des formules à laquelle les citoyens accordent un vif intérêt. Un produit qui prend en considération aussi bien le besoin social d'une grande partie de la population que les impératifs de rentabilité des promoteurs. Cette variante qui permet d'accéder à une propriété avec l'aide de l'Etat, par le biais de la CNL et dans certains cas à un crédit bancaire, suscite, néanmoins, le mécontentement des postulants qui se voient lésés par les promoteurs. Ils attendent, depuis des années, l'acquisition de leur bien. Devant ces inquiétudes, le wali de Constantine, Abdelmalek Boudiaf, a réuni une centaine de promoteurs pour débattre des projets de construction des logements LSP dont ils ont la charge. Ce dernier, qui n'a pas mâché ses mots, a carrément menacé les promoteurs ayant cumulé des retards dans l'aboutissement des programmes LSP. “Vous avez jusqu'au 30 avril pour la validation des projets et la transmission des listes à la commission ad hoc”, n'a-t-il cessé de répéter. Cette sévère mise au point intervient après une série de visites d'inspection des différents chantiers qui a révélé des constats, pas toujours à l'actif des promoteurs. Des mises en demeure ont été déjà envoyées à certaines entreprises, dont quelques-unes ont été carrément sanctionnées à travers le retrait des assiettes de terrain, dont elles avaient bénéficié auparavant. En effet, il s'agit d'un programme de 8 500 logements LSP répartis à travers 88 promotions. Seules 6 091 unités ont été validées. Le reste, soit 30%, est toujours en instance. Aussi, le premier responsable de la wilaya a installé une commission de suivi des projets en souffrance, chargée de l'audit quotidien de ce dossier. Un bilan intermédiaire hebdomadaire est adressé au wali chaque fin de semaine. L'affaire des 434 logements LSP engagés par la coopérative Essiha, au profit des travailleurs du secteur de la santé, notamment, et qui n'a cessé de défrayer la chronique, a été soulevée lors de cette rencontre par le wali, qui semble réserver des mesures sévères aux auteurs des différentes escroqueries, une fois que la justice se sera prononcée, définitivement, sur un sujet qui reste une tache noire dans les annales locales du logement social participatif. Lynda Nacer