Processus n Le cessez-le-feu scellera le démarrage d'un processus de paix pour le Pays-Basque, qui pourrait mettre un point final à 38 ans de violence ayant fait plus de 800 morts en Espagne. Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, qui a fait de la paix au Pays-Basque la priorité de son mandat, a averti que «comme tout processus de paix, ce sera long et difficile». «Nous agirons avec prudence pour mettre un point final à cette tragédie historique», a-t-il dit. Le gouvernement espagnol se félicitait, par ailleurs, que les revendications soient d?ordre démocratique. L'ETA «a décidé de déclarer un cessez-le-feu permanent à partir du 24 mars 2006», selon le message remis aux médias par écrit et par vidéo et lu par une militante encagoulée, encadrée par deux personnes masquées. L'organisation armée demande «aux autorités de l'Espagne et de la France» de répondre à son geste «en abandonnant la répression». Le bras politique de l'ETA, Batasuna, interdit en Espagne, a pareillement appelé Madrid et Paris à «désactiver toutes les mesures répressives et de conditionnement de l'activité politique». A noter que ce cessez-le-feu n'est pas le premier de l'ETA. Au début de 1989, puis en octobre 1998, elle avait annoncé des décisions similaires, mais qui ont échoué, lors de la phase de négociations. Cette fois, l'organisation séparatiste basque affirme que son objectif est de lancer «un processus démocratique au Pays-Basque». «À la fin de ce processus, les citoyens basques devront avoir la parole et le pouvoir de décision sur leur avenir», poursuit l'organisation indépendantiste, en référence à sa revendication du droit à l'autodétermination du Pays-Basque espagnol (nord). «La décision des citoyens basques devra être respectée», ajoute le communiqué. Par cette mention, l'ETA s'engage elle-même à respecter le verdict des urnes à l'issue d'un futur référendum, comme le lui réclamait le gouvernement espagnol, selon des sources proches des contacts ayant préparé l'annonce d?hier. Les associations espagnoles de victimes du terrorisme se sont déclarées majoritairement sceptiques. Le dirigeant du Parti populaire, Mariano Rajoy, a rejeté comme une simple «pause» le cessez-le-feu. En revanche, la communauté internationale a applaudi cette décision.