La palme du bâti ancien revient certainement à Saint-Pierre avec 303 immeubles ciblés, biens de l'Opgi, et 26 bâtisses privées. Oran continue de s'effriter au gré des intempéries. Son cadre bâti, rongé par le temps et la négligence humaine, est devenu synonyme de danger et d'urgence sans une prise en charge radicale du problème. Les dernières statistiques, arrêtées fin 2005, de l'Opgi local, montrent que le tissu urbain “montré du doigt” est essentiellement concentré sur l'ensemble des anciens quartiers de la ville. Ainsi, l'on dénombrera 1 990 immeubles dont l'état est jugé dégradé et nécessitant intervention. 1 569 immeubles sont gérés par l'Office et les 421 autres appartiennent à des particuliers. La palme du bâti ancien revient certainement à Saint-Pierre avec 303 immeubles ciblés, biens de l'Opgi, et 26 bâtisses privées. Le centre-ville connaît le même problème avec pas moins de 294 immeubles qui ont besoin d'une réfection totale ou partielle. les Plateaux, Ed Derb, Saint-Antoine et Saint-Eugène ne sont pas mieux lotis. Les effondrements, les affaissements font partie du quotidien des locataires et l'on assiste, le temps d'un hiver rigoureux, à des évacuations en urgence, à cause de l'effondrement d'une toiture ou d'une cage d'escaliers. De leur côté, les secteurs urbains vont partir à la chasse aux immeubles menaçant ruine pour établir leurs propres statistiques et les confronter avec ceux de l'Opgi en vue d'arrêter un chiffre qui sera revu à la hausse. Cette opération vise, dans un premier temps, à l'identification du patrimoine immobilier nécessitant une intervention des services techniques, à la qualification de l'intervention (légère, moyenne, lourde) pour ensuite passer à l'expertise du CTC et arrêter une stratégie d'intervention passant par la réhabilitation ou la démolition totale du bâtiment. Ce redéploiement s'inscrit dans la logique des pouvoirs publics de parer au plus pressé devant l'importance du vieux bâti et de clore définitivement ce lourd dossier qui continue, chaque an, à endeuiller des familles. Rappelons que ce type de campagnes concernera également Alger, Constantine et Annaba en mobilisant trois ministères, l'Habitat et l'Urbanisme, les Finances et l'Intérieur et les Collectivités locales. Saïd Oussad