Résumé : Salim quitte la pension et déambule dans les arues de Marseille. Dans un magasin de fleurs, il crut reconnaître Leila. Ce n'était pas elle. Se sentant ridicule, Salim sort précipitamment du magasin . Il se met à marcher vite, ne sachant plus quoi faire. Il faisait chaud et son pull lui collait à la peau. Son sac de voyage pesait une tonne sur son épaule. Il décide de s'arrêter quelques instants. Il se dirige tout bonnement alors vers un jardin public et s'asseoit sur un banc avant d'allumer une cigarette, sur laquelle il se met à tirer nerveusement. Que va-t-il faire maintenant ? Tel un leitmotiv, la question revient. Et si Leïla est partie en Grèce ? Si elle avait encore disparu ? Il hoche la tête et se met à réfléchir sérieusement. Des Grecs, il doit y en avoir à la pelle dans cette ville. La plupart sont soit commerçants, soit hommes d'affaires, soit transitaires. Il avait même rencontré quelques-uns lors de son dernier voyage dans cette ville. Il se rappelle avoir même sympathisé avec certains d'entre eux. Voyons, il y avait bien un certain Dimasse qui tenait une agence d'import-export ? Ah oui, mais c'est vrai que ce bonhomme devait, à cette époque-là déjà, rentrer définitivement à Athènes. Se pourrait-il que Leïla ait demandé après lui ? Peut-être pour un boulot ? Il éteint sa cigarette et reprend son sac. Il faut qu'il retrouve la trace de cet homme, ne serait-ce que pour se rassurer, ou avoir des renseignements sur Leïla. Le bonhomme n'était plus très jeune quand il l'avait rencontré il y a déjà presque deux ans. Ne serait-il pas mort entre temps ? Salim croise ses doigts. Dieu ! faites que je tombe sur une piste sérieuse. Il jette un coup d'œil à sa montre-bracelet. La matinée était bien avancée. Tant pis, il n'a pas de temps à perdre. Il héla un taxi et lui indique l'adresse. Il pense se rappeler que le Grec habitait la banlieue. Une cité toute en fleurs. Il arrive vers les coups de midi. Le soleil réchauffait les toits en ardoise des villas qui s‘alignaient le long d'une allée fleurie. Il se dirige vers un marchand de journaux, s'achète des cigarettes et un journal, puis questionne le vieil homme qui tenait la boutique sur les familles grecques qui habitaient dans le coin. - Il y en a deux ou trois. Un bijoutier qui n'est pas toujours à Marseille. Un jeune couple qui a emménagé il y a deux années et un homme d'affaires. - Qui s'appelle ? - Dimasse. - Un homme d'un certain âge, n'est-ce pas ? - Exact ! Mais je crois qu'il est alité en ce moment. J'ai vu son fils ramener le médecin pas plus tard qu'hier. - Vous pouvez m'indiquer où il habite s'il vous plait ? L'homme regarde curieusement Salim, puis hausse les épaules. - Oui, vous prenez par là, du côté des jardins, puis vous tournez à gauche, c'est la première villa. Y. H. (à suivre)