Dans le cadre de la préparation du rapport qu'il doit remettre prochainement au Conseil de sécurité sur la situation au Sahara Occidental, le secrétaire général de l'ONU fera le point avec Mohamed Abdelaziz, le président de la RASD. A l'approche de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, qui sera consacrée au conflit du Sahara Occidental, Kofi Annan s'entretiendra, aujourd'hui au siège de l'ONU, avec le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz. Entrant dans le cadre des consultations périodiques entre les deux parties, la visite du chef du Polisario sera l'occasion pour ce dernier de mettre l'instance onusienne devant ses responsabilités suite aux développements qu'ont connus les territoires sahraouis depuis quelques semaines. Mohamed Abdelaziz aura un agenda chargé lors de son séjour new-yorkais, durant lequel il rencontrera de nombreuses personnalités de l'ONU, des représentations diplomatiques de plusieurs pays. Selon l'ambassadeur de la RASD à Alger, Mohamed Yeslem Beïssat, “il appartient à l'ONU d'assumer sa responsabilité pleine et entière quant à ce qui se passe au Sahara Occidental, du moment que ces territoires sont censés être sous le contrôle de la Minurso”. Le diplomate sahraoui estime que la protection du peuple sahraoui n'est pas assurée, comme l'indiquent les derniers incidents qu'a vécu la ville de Smara après la visite provocatrice du roi Mohamed VI au Sahara Occidental. “Une répression sanglante et aveugle s'est abattue sur les Sahraouis, qui ont osé protester et manifester contre la visite de provocation du monarque marocain”, s'est indigné l'ambassadeur sahraoui. M. Beïssat reproche à l'ONU de ne pas effectuer des missions de contrôle sur le terrain par le biais du Haut Conseil pour les réfugiés pour se rendre compte de la réalité de la situation. “Aucune des trois visites programmées jusque-là par le HCR dans les territoires sahraouis n'a eu lieu, parce que le Maroc s'y oppose fermement, parce qu'il ne veut pas que la communauté internationale soit informée des dépassements quotidiens de ses forces d'occupation”, affirme l'ambassadeur de la RASD. Selon une autre source, les trois visites de délégations du HCR étaient prévues en décembre, février et avril sans qu'elles soient concrétisées. Quant à la décision du souverain chérifien de reporter à l'automne son projet d'autonomie pour le Sahara Occidental, M. Beïssat dira : “Cela entre dans le cadre de la tactique dilatoire royale, qui n'est qu'une fuite en avant. Cette histoire d'autonomie est un dossier vide, dans lequel le roi ne sait pas quoi mettre. N'ayant rien de concret à soumettre au Conseil de sécurité de l'ONU, les Marocains n'avaient d'autres choix que d'évoquer un report dans l'espoir de gagner du temps et rien d'autres.” Concernant la visite du président sahraoui aux Nations unies, le représentant diplomatique de la RASD à Alger lui accorde une grande importance parce que ce sera l'occasion de revendiquer l'application des résolutions, qui accordent au peuple sahraoui le droit à un référendum d'autodétermination. K. ABDELKAMEL