Le seul moyen pour certains producteurs nationaux d'écouler leurs marchandises à une clientèle qui achète les yeux fermés, et sur les prix et sur la qualité, tout ce qui est made “n'importe où” sauf “in Algeria”. Une profusion de marchandises présentées comme étant importées, étalées un peu partout à travers les marchés des plus importantes villes de la wilaya de Aïn Defla, laisse perplexe devant l'ampleur de la fraude, des imitations et de la contrefaçon. Des costumes, des djellabas, des gandouras, des hidjabs, des éléments de broderie, des parures de draps, bien enveloppés dans des sachets transparents sont écoulés comme étant des produits “made in” , alors qu'ils sont confectionnés dans des ateliers chez nous. On prend la précaution de placer des étiquettes conçues par des machines importées de Turquie et d'Asie sous des labels de sociétés étrangères. Des jouets, des rasoirs, des machines, des appareils électroménagers aux noms inconnus sont partout. Les commerçants des grandes artères les écoulent comme étant une marchandise importée de Turquie, d'Asie, de Syrie. Ce qui leur permet de gonfler les prix et de faire de gros bénéfices devant le silence des concernés. Pourtant, même si l'imitation est parfois parfaite, la qualité laisse très souvent à désirer. Un rasoir électrique proposé à pas moins de 1 000 DA brûle dès la deuxième utilisation, un vélo qui se casse dès les premiers kilomètres, une poupée qui dégage une mauvaise odeur… Un costume, conçu dans un atelier à Bab Azzoun, était écoulé à 3 200 DA. Il est vendu actuellement à plus de 10 000 DA sous un label turc ; une abaya, confectionnée dans un atelier de la place des Martyrs à Alger, coûte désormais 8 000 DA avec un label syrien alors qu son prix réel est de 3 500 DA. Par ailleurs, des vêtements conçus par des Chinois, présentés comme importés de Turquie, s'écoulent comme des petits pains car leurs prix sont abordables. Le manque de contrôle de la DCP, des inspecteurs du travail, des services des impôts profite énormément à ce nouveau commerce. En attendant d'éventuelles mesures de lutte contre la contrefaçon, les consommateurs algériens continuent d'être arnaqués. Moha B.