Le débrayage était initialement prévu pour les 16 et 17 avril afin de protester contre la décision de privatiser les ports prise par le gouvernement. Le préavis de grève du syndicat des ports a été levé avant-hier dans la soirée après la rencontre marathon qui a regroupé le ministre des Transports, M. Maghlaoui, et des représentants des travailleurs des ports ainsi que deux secrétaires nationaux de la centrale syndicale UGTA. Ainsi, malgré le durcissement du syndicat et ses menaces de bloquer les ports les 16 et 17 avril prochains, les deux parties sont arrivées, vers 22 heures, à un accord dont le terme immédiat est le gel du débrayage annoncé. Les représentants du syndicat des ports, accompagnés des secrétaires nationaux, MM. Boualem Bouzidi, chargé des conflits, et Mohamed Lakhdar Badredine, ont réitéré leur opposition aux décisions du ministère de tutelle concernant certains volets de la réforme. Refus de la mise en place des autorités portuaires instituées par le décret exécutif de 1999, refus de l'ouverture des activités de remorquage, de manutention et d'acconage prévues par le décret de mars 2006, ont été les positions de principe sur la base desquelles a été lancé le préavis de grève. Par ailleurs, le syndicat a demandé la révision de certaines dispositions de la convention signée avec la Sonatrach. En un mot, le syndicat des ports rejette la privatisation des ports, telle qu'elle est comprise dans le programme des réformes initié par le gouvernement. Le syndicat a expliqué sa radicalisation sur cette question par sa non-consultation préalable à l'élaboration des textes. Le ministre des Transports, M. Maghlaoui, selon un communiqué qui a sanctionné la rencontre, a réaffirmé sa position de principe qui est celle du gouvernement quant au “caractère public du domaine portuaire, la nécessité de dissocier les prérogatives de puissance publique des activités commerciales” et de l'impératif, devant les défis, de trouver d'autres formes de gestion des ports dont celle du partenariat et “l'application des standards internationaux”. Ministère et syndicat ont “laborieusement” convergé sur le principe que cette “réforme” tient compte de deux paramètres essentiels : la préservation de l'emploi et la performance. Enfin, les discussions ont abouti à un accord pour poursuivre la concertation et le dialogue sur les questions et les craintes soulevées par le syndicat de “fixer un délai de deux mois pour aboutir à un programme de travail concerté” et de soumettre, éventuellement, à arbitrage les points du désaccord. En bref, les deux parties ont convenu de discuter du tout nouveau dispositif et de sa mise en œuvre afin d'éviter les perturbations et les malentendus pouvant porter préjudice aux activités portuaires et, partant, à l'économie nationale. Ainsi donc, la crise est désamorcée. Les protagonistes ont montré une satisfaction d'autant que leurs visions se sont rejointes à l'issue du dialogue. Djilali B.