La facture totale des produits pharmaceutiques s'est élevée en 2005 à 1,321 milliard d'euros répartis entre l'importation et la production locale qui, malgré une progression réelle, ne couvre que le tiers des besoins. Le seul chapitre de l'insuline s'élève à 19,28 millions d'euros toujours pour l'exercice écoulé. Ces chiffres, qui englobent aussi les réactifs et le consommable, ont été révélés, hier, lors d'un point de presse, tenu au ministère de la Santé. Dans son allocution d'ouverture, M. Amar Tou, ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, a mis l'accent sur la nécessité de maîtriser les coûts de la santé tout en permettant au citoyen de bien se soigner. Justement, pour réussir à garantir une santé de qualité et au moindre coût, le ministre de la Santé encourage le recours aux génériques. Une étude menée par le département de la Santé évalue la consommation de médicaments à 34,64 euros et les besoins en consommables à 40,64 euros par habitant en 2005. L'Algérien est très loin derrière le Français qui consomme 440 euros, mais il est mieux loti que les autres citoyens des autres pays du Maghreb. L'infectiologie est la spécialité qui se taille la part du lion en matière de dépenses de la santé, puisque ce chapitre, à lui seul, s'est élevé en 2005 à 240,01 millions d'euros. La facture des dérivés de sang avoisine les 10,77 millions d'euros, et c'est le premier chapitre à l'importation. Ces produits utilisés en hématologie ne concernent pas une grande frange de la société, mais ils coûtent très cher sur le marché international et nécessitent une technologie de pointe. La prise en charge des cancéreux en 2005 a exigé une facture de 6,13 millions d'euros en médicaments uniquement. Eu égard à l'importance des produits pharmaceutiques, le ministère de la Santé prévoit la création prochaine d'une agence nationale du médicament. Dans l'immédiat, ce sont des mesures de facilitation dans l'enregistrement de médicaments qui sont appliquées au profit des producteurs et des importateurs. “Le délai maximum pour une réponse quant à l'enregistrement d'un nouveau produit ne peut en aucun cas dépasser les 120 jours”, précise le ministre de la Santé. Certes, le marché du médicament répond aux règles économiques, mais il n'en demeure pas moins qu'il est spécifique pour plusieurs raisons. De par son remboursement par les caisses d'assurance, son prix n'est donc pas libre, mais arrêté par un comité d'experts. Pour encourager la consommation des médicaments, les pouvoirs publics ont opté pour les génériques. D'ailleurs, à partir d'aujourd'hui, les caisses d'assurance vont appliquer le tarif de référence lorsqu'il s'agit de rembourser les ordonnances des malades. Les prix de référence servant de base de calcul du taux de remboursement seront arrêtés suivant une fourchette située entre le prix le plus bas et celui le plus onéreux. Les patients, qui choisiront les spécialités au lieu des génériques, devront payer la différence de leur poche. Par ailleurs, les projets du ministère de la Santé prévoient des structures spécialisées dans les essais cliniques des produits pour évaluer leur efficacité. Les consommables et les réactifs seront gérés comme les médicaments, et ils devront répondre à certains critères de sécurité avant de les enregistrer et ce, pour l'introduction en Algérie de produits de mauvaise qualité. Saïd Ibrahim