Alors que “l'immigration sélective”, version Nicolas Sarkozy, focalise l'attention de l'opinion publique française et étrangère, la XIIe conférence des ministres de l'Intérieur des pays de la Méditerranée occidentale (CimoI) se tiendra les 11 et 12 mai prochains à Nice. Au programme de la rencontre, à laquelle assistera Nourredine Yazid Zerhouni, les problématiques migratoires, la lutte contre le terrorisme et les trafics en tous genres. Ce sommet réunira les ministres de l'Intérieur des pays membres du dialogue des 5+5 que sont l'Algérie, la France, l'Espagne, l'Italie, la Libye, Malte, le Maroc, la Mauritanie, le Portugal et la Tunisie. Il est attendu que le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des collectivités locales défende, à cette occasion, la position algérienne sur les différents dossiers inscrits à l'ordre du jour de la Cimo, notamment ceux relatifs à l'immigration, le terrorisme, le crime organisé et le blanchiment d'argent. Nourredine Yazid Zerhouni s'étant déjà attelé à cet exercice lors des précédentes rencontres initiées dans le cadre du dialogue des 5+5. Face à l'Europe qui se barricade de plus en plus contre les flux migratoires venant du Sud, Alger insiste sur la nécessité d'accompagner la lutte contre les réseaux et les filières d'immigration clandestine, par une coopération et un partenariat économique efficaces avec les pays de transit et d'accueil comme c'est le cas actuellement pour l'Algérie. D'autant que la répression seule ne suffit pas. Le drame des immigrants clandestins de Ceuta et Melilla a été la partie visible de la tragédie humaine qui se joue aux portes de l'Europe. L'Algérie a appelé à maintes reprises à un “partenariat fondé sur la solidarité”. En octobre 2005, lors d'une réunion similaire à Rabat, Yazid Zerhouni avait préconisé que les politiques de lutte contre la migration illégale prennent également en compte “le nécessaire soutien au renforcement des moyens de lutte par les pays de la rive sud, et des actions de codéveloppement dans les pays d'origine, des facilités pour la circulation des personnes dans le cadre légal, la protection des droits et de la dignité des communautés légalement établies”. Concernant la lutte contre le terrorisme, l'Algérie, qui a fait face seule pendant plus d'une décennie à ce fléau, estime que celle-ci nécessite une “coopération permanente et une coordination opérationnelle étroite” entre les pays de la région. “Cette démarche doit viser en premier lieu les moyens d'action du terrorisme, le financement et le soutien logistique”, a déclaré Nourredine Zerhouni, appelant à un renforcement du dispositif mis en place dans le cadre du dialogue des 5+5 par des mesures complémentaires, notamment “le refus de l'asile à toute personne impliquée dans un acte terroriste ou faisant l'objet de poursuites pour actes terroristes...” L'expérience algérienne est également une référence d'autant que “l'Algérie a coopéré avec l'ensemble de ses partenaires au niveau opérationnel, sans réserves”. Cette disponibilité algérienne a été, a-t-il dit, “à l'origine de plusieurs succès”, en matière de lutte contre le terrorisme. “Il y a là une responsabilité partagée qu'il nous appartient à tous d'assumer”, avait relevé le ministre. En matière de lutte contre le blanchiment d'argent, le ministre de l'intérieur a relevé que “les pays du Nord doivent renforcer la lutte pour maîtriser les mouvements de fonds mal acquis, déposés dans des banques du Nord pour y être investis”. Autres dossiers qui devraient être abordés lors de cette rencontre, ceux du crime organisé, du trafic de drogue, de la contrebande et de la corruption. D'autant que ces différentes formes de criminalité sont intrinsèquement liées les unes aux autres. Samar Smati