Le grand argentier du pays a annoncé que le gouvernement présentera prochainement deux lois : la première portant sur le système financier et comptable des entreprises, la seconde sur les commissaires aux comptes. La sphère financière algérienne est caractérisée, indique Mourad Medelci, ministre des finances, par la disponibilité de liquidités, la multiplication des actions de modernisation du secteur bancaire et la faible productivité des services. Le taux de bancarisation de l'économie demeure faible, a-t-il avoué, soit 1 agence pour 30 000 habitants. Ce taux est lié essentiellement, a-t-il souligné, aux rigidités qui ont caractérisé le système bancaire. Idem pour le taux de transformation de l'économie qui reste faible, soit 55%, alors que le niveau global de financement de l'économie s'améliore en valeur absolue, a-t-il soutenu. Intervenant lors du forum international de la finance organisé, hier, à l'hôtel El-Aurassi, le ministre a relevé que “le rôle des assurances en matière de collecte de l'épargne reste marginal, notamment en raison de l'extrême faiblesse des assurances de personnes, puisque moins de 1 106 DA sont dépensés par personne/an en Algérie soit 3 à 5 fois moins que le niveau des dépenses enregistrées dans des pays comparables”. Il a déclaré que “le patrimoine et les richesses nationales augmentent, mais les assurances restent en deçà des objectifs de préservation de cette richesse”. Medelci a relevé, par ailleurs, que “le nouveau système de paiement de masse est opérationnel depuis hier, après la réalisation de plusieurs étapes dont la mise en place du centre de pré-compensation interbancaire, le lancement de la carte nationale de paiement et de retrait interbancaire, la sécurisation des chèques et la mise en place active du système de supervision et des sécurités”. Concernant l'ouverture du capital du CPA (Crédit populaire algérien), il a rappelé que “cette banque a fait l'objet d'une opération d'évaluation du marché et des intentions des investisseurs en avril 2005 et la banque d'affaires Rothschild a été retenue pour accompagner le ministère des finances dans le processus de privatisation”. Le mandat de la banque d'affaires intègre, a-t-il précisé, l'amélioration de la compétitivité du secteur bancaire algérien et d'accroître la contribution du CPA à l'économie algérienne en préservant l'activité en relation avec l'emploi. Cette banque remettra, dira-t-il, son rapport d'évaluation du CPA d'ici fin mai en cours. Il a affirmé que “l'entrée en activité d'Algérie Clearing s'est traduite par l'administration effective de plus de 100 milliards de DA de titres dématérialisés”, en annonçant que “le gouvernement présentera prochainement deux nouvelles lois portant notamment sur le système financier et comptable des entreprises et les commissaires aux comptes”. Remboursement de la dette par anticipation : vers l'amélioration du risque Algérie Le directeur général de la succursale parisienne de Deutsch Bank, M. Stephan Boujnah, a estimé que “le dynamisme économique nord-africain est reflété dans les estimations de croissance affichées par divers organismes internationaux”. Ce responsable a expliqué que “la poursuite des réformes économiques engagées en Algérie et l'accord de remboursement anticipé de la dette extérieure algérienne, signé mercredi dernier avec le Club de Paris, vont se traduire par une “notation remarquable” du risque Algérie”. Ce qui renforcerait, selon lui, la confiance des investisseurs internationaux. Il a confié à l'APS que Deutsch Bank a été spécialement mandatée par des détenteurs de capitaux de pays du Golfe comme l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis ou Bahreïn, pour qu'elle procède à la prospection des opportunité d'investissement dans les pays d'Afrique du Nord. FaIçal Medjahed