À l'invitation du bâtonnat algérien, MM. Francis Antony Mc Loughlin et Eugen Brott, membres du barreau américain mais aussi de l'association des juristes et avocats américains, ont animé, hier, au forum d'El Moudjahid, une conférence en plaidant la nécessité pour les avocats algériens de se donner un code de déontologie. “Il y a une dynamique mondiale pour doter la profession d'un code de déontologie. Entre autres raisons qui ont sous-tendu cette dynamique, la corruption”, a soutenu M. Françis Antony Mc Loughin. Il n'a pas omis de dire avoir eu des discussions avec les cadres du ministère de la Justice sur la première mouture du code de déontologie confectionnée par le département de Belaïz. Et d'ajouter : “Elle renferme des choses mais nous avons aussi des commentaires”. Tout en insistant sur l'importance pour les avocats de se doter d'un tel code, sa conviction est que le système judiciaire ne puisse être performant sans qu'il soit indépendant du pouvoir exécutif sans ignorer l'inexistence de par le monde d' “un pouvoir judicaire indépendant à 100% des autres”. Quant à M. Broth, pour sa part, un code de déontologie sera un bon instrument entre les mains des citoyens voulant déposer des plaintes contre certains avocats coupables de violations de ce même code. Mais à ses yeux un “code de déontologie n'a aucun sens sans un système d'application”. “L'important est que les citoyens soient convaincus que l'Etat de droit est au-dessus de tout”. Interrogés sur le procès de Saddam Hussein et la question des droits de l'Homme en Irak et en Palestine, les deux experts se sont abstenus de répondre. Sur l'absence de droit pour les détenus incarcérés dans la prison de Guantanamo, les deux experts ont été quelque peu évasifs, se contentant de souligner que les avis des avocats américains sur cette question sont partagés. Véritable groupe de pression, l'association des juristes américains est forte de 400 000 adhérents. L'Etat de la Californie à lui seul compte 20 000 avocats. Arab C.