Il est préférable que le code de la déontologie des magistrats soit élaboré avec la participation des avocats, des magistrats et des citoyens », a affirmé Eugène Broth, conseiller juridique de l'association des juristes et avocats américains, lors de son passage, hier, au forum d'El Moudjahid. Eugène Broth a, en effet, émis des réserves sur l'avant-projet de code de la déontologie des magistrats algériens élaboré par le ministère de la Justice. « Nous avons des remarques à faire sur le brouillon du code de la déontologie des magistrats élaboré par le ministère de la Justice », a-t-il déclaré sans toutefois préciser la nature de ces remarques. « Nous n'avons pas encore vu la mouture de ce code, mais nous avons des remarques sur le processus suivi dans l'élaboration de ce code. Il est préférable qu'on fasse participer dans l'élaboration de ce genre de code des citoyens, des magistrats et des avocats », a-t-il expliqué. Un code de la déontologie est, a-t-il précisé, important dans tous les métiers et pour toutes les corporation et non seulement les magistrats. Pour Francis A. Mc Loughlin, juge à la retraite, qui avait animé la conférence avec Eugène Broth, le code de la déontologie devrait être international pour faire face à la prolifération de la corruption. Faisant une rétrospective sur l'évolution et la situation de la justice américaine, les deux conférenciers ont appelé à la consécration de l'indépendance du magistrat et la séparation des pouvoirs. L'Algérie, a souligné le magistrat américain, a tous les moyens lui permettant d'avoir une justice répondant aux critères internationaux. Cela est possible, a-t-il indiqué, d'autant que l'Algérie a des avocats et des magistrats, et des syndicats de magistrats qui peuvent propulser la justice algérienne au rang des justices les plus modernes et les plus indépendantes du monde. Cependant, les deux conférenciers ont estimé que les codes de la déontologie devant régir le métier du magistrat est spécifique à chaque pays et aucun Etat ne peut imposer son propre code sur un autre. « Le code algérien devra être élaboré par des Algériens », a souligné Eugène Broth. Interrogés sur la prison de Guantanamo et le sort des détenus qui y sont emprisonnés, les deux hommes se sont montrés évasifs. Ils se sont contentés uniquement de signaler l'existence d'un débat houleux sur le sujet aux Etats-Unis d'Amérique.