Une quatrième victime a été sauvée in extremis par la population. Elle était restée suspendue à un bout de ferraille pendant… deux heures. Deux immeubles de cinq étages sis au 14, rue Bab-El-Oued, dans la localité de La Casbah d'Alger, se sont effondrés, hier, aux environs de 7h. Bilan : trois blessés, dont une sexagénaire, un nourrisson de deux mois et une fillette de 7 ans. Une quatrième victime, une dame, a été sauvée in extremis par la population. Elle était restée suspendue à un bout de ferraille pendant deux heures de temps. Les victimes qui ont reçu les premiers soins ont quitté l'hôpital, à l'exception de la fillette de 7 ans dont l'état est jugé grave. Selon des témoignages recueillis sur place, la situation a commencé à se détériorer aux environs de 1h. Des habitants des deux immeubles ont alors avisé les autorités locales et les services de la Protection civile. Jugeant la situation non inquiétante, aucun responsable local ne s'est déplacé sur les lieux pour constater la nécessité de faire évacuer les habitations. Aux environs de 6h30, de violents craquements ont étaient ressentis par les familles qui ont commencé à évacuer les lieux. Selon M. Mekraf, délégué de la cité, les premiers effritements des murs ont été constatés aux environs de 7h. “Nous avons alors vite fait d'évacuer les familles. Ce sont les citoyens de passage qui nous ont prêté aide et assistance avant que la Protection civile et la police ne viennent à notre secours. D'ailleurs, nous les remercions pour leur geste humanitaire. Ce que nous regrettons, c'est l'absence des élus locaux et du wali délégué que nous avons à maintes reprises interpellés.” C'est dire qu'au moment de l'effondrement des immeubles, des familles étaient encore à l'intérieur des bâtisses en ruine. Notre interlocuteur dira que des pétitions et des films vidéo ont été transmis aux différentes autorités pour les sensibiliser. En vain. Interrogé sur ce cas précis, un responsable chargé de la conservation du patrimoine de La Casbah d'Alger, présent sur les lieux, dira : “Ces deux immeubles ont été évacués en 1989. Profitant de l'absence de l'Etat, des familles ont occupé illégalement les lieux, fuyant le terrorisme. D'autres familles, des indus occupants, habitent à huit ou à dix dans une pièce. Ce qui explique le retour de ces familles dans ces lieux dangereux.” Il y a à peine vingt jours, deux immeubles se sont effondrés à La Casbah sans faire de victime. L'été dernier, ce sont deux autres habitations qui se sont écroulées à proximité de l'hôpital Maillot de Bab El-Oued. F. B.