L'Institut s'est fixé comme challenge un délai d'un an pour se conformer aux normes internationales. Après plusieurs années d'“hibernation”, voici que l'Institut supérieur maritime de Bou-Ismaïl avec une nouvelle équipe dirigeante à sa tête le commandant Bouzidi, sort de sa torpeur et annonce la sortie d'une promotion de 41 ingénieurs d'Etat polyvalents de la marine marchande et 32 lieutenants-mécaniciens destinés à l'armement de la flotte des remorqueurs nouvellement acquise par les entreprises portuaires (ENTMV). La remise des diplômes s'est déroulée dimanche dernier, à l'institut en présence de M. Abdelmalek Sellal, ministre des Transports. Une symbolique qui implique la préoccupation actuelle non seulement de redonner à cet institut ses lettres de noblesse, mais de tenter, coûte que coûte, de se maintenir sur “liste blanche”. Autrement dit, compte tenu du contexte actuel dans le domaine maritime, il est inéluctable, voire obligatoire pour l'institut, et de facto pour l'Algérie, de mettre en place des normes de qualité couvrant à la fois les activités de l'ISM et de la direction de la marine marchande pour permettre à notre pays de se maintenir sur la liste blanche des nations ayant donné plein effet aux dispositions de la convention STCW (Standard Training Certification Watchkeaping) de 1978 telle que amendée en 1995. Il s'agit de certificats sans lesquels tous marins (matelots, commandants, etc.) ne peuvent naviguer. Le délai est fixé jusqu'à avril 2004. Il est question, par ailleurs, de la réhabilitation des infrastructures pédagogiques et d'accueil de l'établissement et de la relance de la coopération internationale dans le domaine de la formation maritime et de la redynamisation des activités de la branche régionale de l'université maritime de Malm?e (Suède). Algérianisé à 100%, l'ISM, qui, initialement, ne formait que les cadres de la marine marchande, a élargi, depuis six mois, ses activités pour toucher à tous les métiers de la mer. L'ISM aspire aussi à la concrétisation du pôle d'excellence maritime ouvert à tous les métiers de la mer et à la mise en place de la banque de données du secteur. Et pour mener toutes ses actions, le responsable de l'institut a estimé qu'il était urgent de mettre en place un statut spécifique à l'enseignement maritime permettant de faire appel aux professionnels du secteur. Mais qu'en est-il réellement de la situation de la flotte algérienne ? A propos de la CNAN, dont l'opération d'ouverture du capital a échoué faute d'offres intéressantes et qui continue, par conséquent, à faire face à d'énormes problèmes financiers, le ministre a indiqué que la direction de la CNAN a remis à son département un projet de plan de redressement, en ce moment même à l'étude. Sellal a insisté sur la nécessité de “repêcher” la CNAN compte tenu de ses potentialités (savoir-faire, personnel rodé, etc.) tout en précisant que cette dernière doit se limiter à sa vocation de transport de marchandise. “La CNAN a une flotte vétuste et a même commencé à se débarrasser de certains bateaux. Impossible aussi de nier que l'entreprise a un gros problème financier et au prochain conseil du CPE, nous essayerons de voir comment la remettre sur pied parce que ça reste un important instrument du pavillon national”, conclut-il. N. S.