Si en 2000, Ben Laden a jugé que le GSPC était le seul mouvement assez structuré pour aider ses djihadistes internationaux dans la région, il n' a pas fallu beaucoup de temps pour concrétiser les liens entre les deux organisations. Lorsqu'en juin 2004, il déclarait qu'aucun terroriste du GSPC ne se trouvait sur son territoire, le président malien ne se doutait pas encore de l'ampleur de l'implantation des terroristes dans son pays. Pourtant, les évènements, qui allaient se succéder quelques mois plus tard, ont bel et bien prouvé que les groupes armés terroristes ont non seulement fait du Mali un pays de transit mais, aussi, une zone de repli. Il est vrai que depuis la guerre menée par Washington contre les positions d'Al-Qaïda, en Afghanistan en 2001, les hommes de Ben Laden ont trouvé dans le Sahel, un endroit idéal pour se redéployer. L'objectif est d'abord de reconstituer les résidus des groupes salafistes de la région afin de tenter d'asseoir des réseaux locaux qui puissent leur permettre d'organiser des attentats non seulement dans les pays du Maghreb, mais aussi en Europe. Dans cette cartographie, le GSPC a quand même réussi à perpétrer plusieurs attaques terroristes. Si en 2000, Ben Laden a jugé que le GSPC était le seul mouvement assez structuré pour aider ses djihadistes internationaux dans la région, il n' a pas fallu beaucoup de temps pour concrétiser les liens entre les deux organisations. En 2001, tombait un adjoint de Ben Laden près de Batna. En 2005, Al-Qaïda assassine deux diplomates algériens à Bagdad. En 2006, l'organisation de Ben Laden annonce officiellement son alliance avec le GSPC. Entre-temps, ce dernier attaque une caserne militaire en Mauritanie, procède au kidnapping de touristes occidentaux dans le Sahara algérien et envoie des lots d'armes et de munitions aux groupes armés qui activent au nord du pays. Face à cette situation et compte tenu de l'immense étendue de ses frontières, l'Algérie a décidé d'importantes mesures afin de sécuriser le Sud et participer aux manœuvres de l'armée américaine dans le cadre du Pan Sahel afin d'empêcher le GSPC d'étendre sa présence dans le Sahel. Si l'Algérie est aujourd'hui considérée comme un pays pivot dans la lutte contre le terrorisme international de part sa grande expérience dans ce domaine, il n'en reste pas moins que la mission d'éradiquer des mouvements islamistes radicaux suppose des moyens et une politique de développement assez conséquente en direction des pays du Sud. S. T.