Dans son allocution, le Chef du gouvernement a souligné la nécessité de modérer le discours religieux. Le Chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, le ministre des Affaires religieuses Ghoulamallah et plusieurs personnalités politiques et publiques étaient présents, jeudi, à la clôture du forum national de la Kacimia de la commune d'El-Hamel, daïra de Bou Saâda, dans la wilaya de M'sila. Cette conférence a été ouverte mercredi pour accueillir une importante rencontre nationale sur la “tariqa El-Rahmania”. Lors de cette rencontre qui avait pour thème “L'éducation spirituelle dans la tariqa El-Rahmania” plusieurs sujets d'ordre religieux et sociaux ont été débattus. Dans son allocution, le Chef du gouvernement a souligné l'importance de modérer le discours religieux : “Le rôle des zaouïas est très important dans l'éducation spirituelle de nos enfants. Il faut leur inculquer des notions correctes, saines, qui s'adaptent aux progrès scientifiques afin d'avoir une personnalité intègre et bien dans son environnement.” Evoquant l'action des savants musulmans, et plus particulièrement algériens, durant l'occupation, il ajoutera : “Il mérite de rappeler que la région a énormément donné pour le mouvement national et la Révolution. La zaouïa servait de relais pour la Révolution. Les offrandes et les dons qui lui parvenaient alimentaient en fait les maquis de l'ALN. La zaouïa Rahmania était réputée pour son hostilité aux colons... Vous savez que des citoyens de cette localité furent déportés.” Dans son intervention, le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Bouabdallah Ghoulamallah, a de son côté invité l'assistance à tirer profit de l'histoire des zaouïas telles qu'El-Rahmania. Les conférenciers ont rendu un grand hommage à l'Etat, aux donateurs et à toute la population. “Nous demandons aux responsables d'introduire dans l'enseignement l'éducation spirituelle et de nous aider à enseigner dans nos zaouïas les sciences”, ont-ils demandé. À rappeler que cette confrérie est implantée un peu partout dans le monde, surtout en Afrique. Elle a été fondée il y a environ trois siècles par Mohamed Ben Abderrahmane Guechtouli El-Djerdjari El-Azrahi, plus connu sous l'appellation Bou Gabrine (l'homme aux deux tombes) ; il est né en 1715 dans la tribu des Aït Smaïl (Boghni) et mourut en 1794. Ce fondateur de la “tariqa mérite de la gratitude pour s'être illustré dans la résistance contre la conquête française et la défense contre l'évangélisation du peuple algérien”, rappellent les historiens et les intervenants tout au long de la rencontre. Et l'histoire raconte aussi sur la zaouïa d'El-Kacimia dans cette région, qu'un groupe de hadji, de retour des Lieux Saints de passage sur les lieux où est construite la zaouïa, aperçurent un chameau égaré. L'un d'eux avait demandé à son compagnon de voyage comment s'appelait le lieu. Voyant le chameau, il répondra “El-Hamel”. Un nom qui deviendra celui d'une région et d'une zaouïa célèbre construite par cheikh Mohamed El-Maâmoun Ben Mustapha. Chabane BOUARISSA