Avec la mutation et toutes les réformes que connaît le secteur des postes et télécommunications, l'avenir de l'entreprise publique Algérie-Télécom n'est-il pas sérieusement menacé ? Tout porte à le croire si l'on se réfère à une déclaration rendue publique hier, par les syndicalistes des P et T de Tizi Ouzou qui interpellent la Fédération des P et T (UGTA) et la Centrale syndicale sur les graves menaces de disparition d'Algérie-Télécom face aux moyens dérisoires dont-elle dispose et la concurrence impitoyable imposée par Orascom et d'autres sociétés privées qui viendraient à être créées dans un avenir proche. A ce sujet, les syndicalistes P et T de Tizi Ouzou ont tenu à tirer une véritable sonnette d'alarme dans la mesure où ils estiment que leur entreprises publique risque d'être sacrifiée au profit du secteur privé et des milliers de travailleurs se retrouveraient alors dans la rue. “Comment expliquer qu'en moins de trois mois d'existence officielle et avant même l'ouverture du bilan de A.-T., l'agence de régulation des Postes et Télécommunications dépendant de la tutelle s'impatiente de leur imposer l'ouverture de son capital avant la fin de l'année 2004, soit une année seulement avant sa création ? A quoi obéit cette pression ? Qui seront les futurs actionnaires ? Qui a intérêt à brader ce secteur et à qui profite ce silence ?” Ce sont là autant de questions que pose publiquement le syndicat des P et T de Tizi Ouzou qui monte encore au créneau lorsqu'il déclare : “A qui profite cette concurrence déloyale du fait que la majorité des citoyens a démontré sa préférence pour l'opérateur historique, mais malheureusement l'indisponibilité des puces les a poussés à recourir au service d'un autre opérateur ?” Les règles du jeu semblent avoir été faussées au départ, car les syndicalistes estiment que “l'organisation et le mode de fonctionnement d'A.-T., ne la mettent pas en situation favorable pour affronter les nouveaux défis en héritant d'une gestion administrative faite de lenteur et de bureaucratie où les décisions prises ne dépendent pas souvent des critères économiques et de rentabilité”. C'est dire que les travailleurs d'A.-T. et les syndicalistes qui les représentant sont réellement inquiets quant à l'avenir de leur entreprise et de leurs emplois de travail. “La situation héritée par A.-T. est non conforme à ses ambitions. Des exemples édifiants d'entreprises publiques qui ont procédé à l'ouverture de leur capital et qui étaient dotées d'une organisation de gestion imprégnée de culture d'entreprise ont eu d'énormes difficultés de subsistance ou ont été complètement englouties” affirment encore les syndicalistes de Tizi Ouzou, qui estiment que “l'Etat doit s'impliquer (…) car au train où vont les choses, A.-T. n'a ni les moyens ni la capacité d'affronter la conccurrence, ce qui impliquera des situations tout aussi dramatiques pour sa survie et le devenir des intérêts des travailleurs”. Enfin, le syndicat P et T de Tizi Ouzou lance un appel dramatique pour sauver A.-T. “La Fédération des P et T, la Centrale syndicale sont interpellées pour réagir, faute de quoi, nous n'avons plus qu'à trouver place du côté de la Caisse nationale du chômage et il nous restera en fin de compte que les yeux pour pleurer sur notre sort”, conclut la déclaration du syndicat P et T/ UGTA de Tizi Ouzou. M. H.