Les cours du pétrole se sont redressés hier sur les marchés mondiaux en réaction aux nouvelles menaces d'attaque au Nigeria et à la perspective d'une nouvelle réduction de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a grimpé hier à 63,65 dollars sur l'échéance de janvier, contre 62,57 dollars à la clôture du marché jeudi, soit une hausse de 1,08 dollar. Quant à New York, le baril de Light Sweet Crude pour livraison en janvier, était coté à 63,23 dollars contre 62,49 dollars à la fermeture du marché la veille, soit une hausse de 0,74 dollar. Selon les analystes, les inquiétudes des marchés sont liées non seulement à l'enlèvement d'employés de l'industrie pétrolière au Nigeria et à une éventuelle baisse de production de l'Opep, mais aussi aux derniers chiffres des stocks américains, qui avaient révélé une baisse assez conséquente des stocks de fioul de chauffage, essentiels pour la période d'hiver. Une personne a été tuée et quatre enlevées dans l'attaque, jeudi, d'une station de pompage du groupe pétrolier italien Agip par des rebelles armés dans le sud du Nigeria. En revendiquant cet enlèvement, le Mouvement d'émancipation du Delta du Niger (Mend) a annoncé de nouvelles attaques dans les prochains jours, avec pour objectif de “stopper les exportations de pétrole brut du Nigeria”. Menaces qui sont prises au sérieux par les compagnies pétrolières internationales activant dans ce pays africain. “L'attaque a rappelé aux acteurs du marché le risque de plus amples perturbations des installations pétrolières du pays”, selon un expert. Premier producteur de pétrole en Afrique, le Nigeria a vu sa production déjà réduite de 25% suite aux attaques menées depuis le début de l'année par des groupes séparatistes. Par ailleurs, la capitale du Nigeria abritera jeudi prochain une réunion de l'Opep qui pourrait décider de réduire encore sa production, pour la deuxième fois cette année, alors qu'à la fin octobre dernier, elle avait déjà décidé de réduire son offre de 1,2 million de barils par jour pour redresser les prix. APS