À 56 ans, B. Fatma a été condamnée à la réclusion perpétuelle par le tribunal criminel près la cour de Mostaganem. Son procès s'est déroulé avant-hier, et elle a été reconnue coupable d'homicide volontaire prémédité de son époux, un fonctionnaire de police en retraite, âgé de 71 ans. Un assassinat perpétré le 12 octobre 2005 pendant le mois de Ramadhan en son domicile, au 4e étage d'un immeuble de la Pépinière en plein centre de Mostaganem. L'ancien moudjahid et policier y logeait chez sa seconde femme hébergeant une fille d'un autre mariage. À son retour chez elle, l'accusée, de forte personnalité, capable de détourner les questions et de se défiler, selon l'examen psychologique cité par le président du tribunal, soutient avoir trouvé son conjoint gisant dans une mare de sang. Les enquêteurs ne retrouveront jamais l'arme du crime, un instrument lourd et arrondi, selon le médecin légiste qui se déclare incapable de déterminer la date, encore moins l'heure présumée de la mort. On supposera que c'est le bibelot en forme d'éléphant ayant curieusement disparu du hall de l'appartement. De tous les témoins ayant défilé à la barre, c'est un voisin et sa sœur du palier inférieur, ainsi que le premier agent de la Protection civile appelé au secours qui chargeront lourdement la prévenue. Elle était à l'intérieur de l'appartement alors que le cadavre ne permettait point une ouverture suffisante de la porte pour laisser le passage à une personne adulte, s'accorderont-ils à témoigner. C'est le témoignage du voisin qui accablera davantage la coupable, en soutenant qu'elle l'ait supplié de ne pas alerter la police mais d'appeler son fils. Le représentant du ministère public requit la peine capitale. M. O. T.