Alors qu'Israël a rejeté son appel à des négociations, le président syrien, Bachar al Assad, est à Moscou en prévision de grandes manœuvres diplomatiques. Olmert, dont les responsables de l'armée ont avoué “l'incontournabilité” de Damas dans la résolution des crises qui affectent le Proche-Orient, exige la cessation du soutien militaire syrien au Hezbollah et au Hamas ! Un rapport américain sur l'Irak, rédigé par une commission co-présidée par James Baker, ancien secrétaire d'Etat, préconise également un retrait israélien du plateau du Golan conquis sur la Syrie en 1967 puis annexé, en échange d'un accord de paix entre les deux pays. Dans une interview accordée au Washington Post par Walid Mouallem, le ministre syrien des Affaires étrangères a, pour sa part, souligné que son pays n'exigeait même pas qu'Israël s'engage à restituer le Golan comme condition à l'ouverture de discussions. Ce n'est que sur la base d'un dialogue constructif, sans conditions préalables, que sera réglé le retour de tous les territoires syriens occupés, devait-il déclarer. Des ministres israéliens ont même affirmé que la Syrie est devenue le pays le plus important dans la région. L'ouverture d'un dialogue avec Damas, selon un général israélien, permettrait d'isoler l'Iran et de neutraliser le Hezbollah. Pour le ministre de la Défense israélien, le travailliste Peretz, il faut examiner les déclarations syriennes et discuter à fond de cette question. La Paix Maintenant, le principal mouvement d'opposition à la colonisation dans les territoires occupés par Israël depuis 1967, a pressé les ministres travaillistes à démissionner si le gouvernement n'accepterait pas de revenir à la table des négociations avec la Syrie, des négociations gelées depuis 2000. La visite de Bachar al Assad à Moscou s'inscrit dans ce contexte de manœuvres diplomatiques pour le retour de la Syrie sur la scène régionale. La presse de Moscou a souligné que Poutine cherche lui aussi à retrouver le rôle de la Russie au Proche-Orient, en contribuant au retour de la Syrie, un pays-clé dans la région. Ce qui est reconnu aujourd'hui par les Etats-Unis qui estiment qu'il n'est pas possible de régler les situations en Irak et en Palestine sans établir de contacts avec Damas. D. B.