Refusant de se plier à l'Onu, accusée par lui de servir les intérêts de la France, le président ivoirien, Laurent Gbagbo, propose son propre plan en cinq points de réunification de son pays, coupé en deux depuis la guerre civile de 2002-2003. L'Onu l'a mis en demeure, en novembre dernier, avec une feuille de route qui coupe la poire en deux entre Gbagbo et ses opposants. Dans un discours attendu de longue date, Gbagbo a proposé la tenue de nouveaux pourparlers aux Forces nouvelles (ex-rebelles), qui ont tenté de le chasser du pouvoir lors de la guerre de 2002-2003, et a appelé au démantèlement de la zone tampon — où patrouillent les Casques bleus de l'Onu et des forces françaises — qui sépare le nord du pays, tenu par la guérilla, et le sud, contrôlé par le gouvernement. Gbagbo, qui affirme avoir concocté son plan après des consultations avec la société civile ivoirienne, déclare que sa solution de paix est inventée par les Ivoiriens eux-mêmes, dès lors que les efforts internationaux ont échoué les uns après les autres. Le plan vise à mettre un terme à la crise par des élections, et Gbagbo a expliqué qu'il souhaite y aller au plus tôt, même avant la date butoir fixée par l'Onu. Le plan des Nations unies confie au Premier ministre de transition, Charles Konan Banny, le soin de procéder au désarmement des rebelles et à l'organisation d'élections d'ici à la fin d'octobre 2007. Gbagbo interpelle l'opposition pour boucler les négociations sur le désarmement d'ici à la fin de janvier 2007. Mais il ne souffle pas un mot sur l'exigence des rebelles d'avoir des papiers d'identité avant de poser les armes. Le mandat de cinq ans de Gbagbo a expiré en octobre 2005, mais il a été maintenu au pouvoir en vertu d'un arrangement soutenu par l'Onu. D. B.