Hormis Téhéran qui a laissé éclater sa joie, juste après l'annonce de la pendaison, dans les autres pays arabes ou musulmans, le sentiment de consternation et d'humiliation prévalait surtout dans les rues, alors que les officiels cachaient mal leur déception. En effet, l'Iran a salué, samedi passé, l'exécution de l'ex-président d'Irak, Saddam Hussein, comme une “victoire des Irakiens”, selon Hamid Reza Assefi, vice-ministre iranien des Affaires étrangères. La Libye a décidé de décréter trois jours de deuil national pour le “prisonnier de guerre Saddam Hussein”, a annoncé l'agence officielle Jana. Les drapeaux ont été mis en berne sur les édifices publics et toutes les festivités prévues pour la fête de l'Aïd el-Adha ont été annulées, a précisé l'agence. À Riyadh, la pendaison du président irakien déchu, Saddam Hussein, a causé “surprise et consternation”, a rapporté samedi l'agence officielle saoudienne SPA. “Il y a eu un sentiment de surprise et de consternation par rapport au fait que l'exécution de la sentence (contre Saddam Hussein) intervienne (...) le premier jour de (la fête musulmane de) l'Aïd-el-Adha”, a déclaré un analyste politique de SPA, une agence qui exprime la ligne officielle de l'Etat saoudien. Sans commenter la pendaison de Saddam, la Jordanie a appelé les Irakiens à “préserver” leur unité et exprimé l'espoir que l'exécution du président irakien déchu Saddam Hussein n'aura pas d'incidences négatives sur le pays. L'Egypte a déploré que le président irakien déchu ait été pendu le premier jour de la fête musulmane, selon le ministère égyptien des Affaires étrangères. “L'Egypte regrette que les autorités irakiennes aient appliqué le jugement contre l'ancien président irakien Saddam Hussein et que cela ait eu lieu le premier jour de l'Aïd-el-Adha”, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Alaa al-Hadidi, à l'agence officielle Mena. Sans porter de jugement sur l'exécution, le ministère marocain des Affaires étrangères a mis l'accent sur la “réconciliation entre les différentes composantes de la nation irakienne”. Le Koweït a estimé que l'ancien président irakien Saddam Hussein a été exécuté pour “crimes contre l'humanité”. “L'exécution de Saddam est une affaire irakienne (...) Après sa condamnation pour crimes contre l'humanité”. Les Emirats arabes unis ont appelé les Irakiens à serrer les rangs et à renoncer à la violence, samedi dernier, après l'exécution de l'ancien président irakien Saddam Hussein. Pour le Hamas palestinien, l'exécution de l'ancien président irakien Saddam Hussein est un “assassinat politique” et “viole toutes les lois internationales”. K. A.