Si le débat sur la corruption n'est plus un tabou en raison de la volonté affichée par l'Etat de s'attaquer à ce phénomène, en rendant public un certain nombre d'affaires, c'est parce que la gangrène a atteint des proportions alarmantes. Dans la bataille que livre l'Etat contre le phénomène de la corruption, la promulgation de textes de loi nécessaires à la mise en place d'un cadre juridique assez dissuasif est-elle suffisante ? Il est vrai que le citoyen a réellement besoin d'être rassuré et protégé s'il venait à dénoncer, sur des bases bien entendu solides, une tentative de corruption dont il a fait l'objet. En fait, la moralisation de la vie publique à travers l'enclenchement d'un processus de lutte contre la corruption doit d'abord commencer par les élus et les responsables qui occupent d'importantes fonctions au sein de l'Etat et ce, afin de donner la preuve qu'il n'existe pas d'immunité possible sur toute personne impliquée dans un scandale lié à des malversations, des détournements ou au vol. La tenue du procès Khalifa, même si pour le moment, n'a pas ramené son lot de révélations fracassantes, il n'en reste pas moins que les témoignages des personnes auditionnées jusqu'à présent ont permis de remonter le processus qui a conduit à la constitution, sur des bases illégales de surcroît, d'un groupe qui n'a fait qu'utiliser l'argent du contribuable à des fins que l'on connaît. Les jours à venir nous en diront plus sur les ramifications et autres implications dans ce gros scandale financier. En attendant, les pouvoirs publics sont décidés à aller plus loin dans la lutte contre la corruption. Si le débat sur la corruption n'est plus un tabou en raison de la volonté affichée par l'Etat de s'attaquer à ce phénomène en rendant public un certain nombre d'affaires, c'est parce que la gangrène a atteint des proportions alarmantes. Le président Bouteflika n'a pas hésité à qualifier ce fléau de “menace pour la paix sociale”. Mais aujourd'hui, il s'agit plus que jamais d'extirper les racines du mal en s'attaquant aux véritables raisons qui poussent la société à accepter, la mort dans l'âme, la corruption alors qu'elle a même toujours été contre l'endettement ou l'achat à crédit. Y. S.